Le Nobel Nigérian : le chef de Boko Haram est « une obscénité »

L'écrivain Nigérian, Wole Soyinka, étiquète le chef de Boko Haram d’«obscénité », probablement incapable de dialoguer, au moment où le gouvernement Nigérian se dit prêt à négocier avec ce groupe islamiste sanguinaire pour obtenir la libération de 200 lycéennes captives.

Le lauréat du prix Nobel de littérature de 1986, interrogé depuis Los Angeles, a estimé qu’Abubakar Shekau était « une espèce inférieure à l'être humain ». « Comment peut-on dialoguer avec une telle obscénité » a-t-il poursuivi.

Le débat avait refait surface, lundi, quand Shekau avait suggéré, dans une vidéo, que les adolescentes enlevées, mi-avril à Chibok, une ville reculée du Nord-Est, pourraient être libérées en échange de prisonniers de sa nébuleuse.

« C'est un casse-tête pour la Nation, parce que ces jeunes filles doivent être sauvées », reconnaît Soyinka, qui dit comprendre la difficulté du choix des autorités : dialoguer ou pas avec Shekau.

Le rapt massif de Chibok a suscité une immense vague d'émotion et de solidarité à travers le monde, notamment via les réseaux sociaux.

Le président Nigérian, Goodluck Jonathan, a accepté l'aide des grandes puissances pour tenter de retrouver les jeunes filles. Pour certains commentateurs, celle-ci est embarrassante pour un pays qui se targue d'être la première puissance économique du continent Africain.

« Dans ce genre de situation, où on fait face à de tels meurtriers, des maniaques de l'homicide, capables de se rendre dans une école et d'enlever des centaines de filles, toute aide est la bienvenue », a estimé M. Soyinka ajoutant que pour la communauté internationale, « ce n'est pas une faveur, c'est un devoir ». 

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