L'OPEP face à la chute des cours : le marché est surapprovisionné et la situation risque de s'aggraver avertit le ministre iranien du Pétrole

Bijan Namdar Zangazeh, ministre iranien du Pétrole

Le marché pétrolier est surapprovisionné, une situation qui va s'aggraver l'an prochain, et l'Opep doit y répondre avec l'appui des producteurs non membres de l'Organisation, a déclaré ce mercredi le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, cité par l'APS. 

"Tous les experts pensent qu'il y a une surabondance de l'offre sur le marché pétrolier et l'an prochain, il sera encore plus surapprovisionné", a déclaré le ministre à son arrivée à Vienne, à la veille d'une des plus importantes réunions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole depuis des années.

Interrogé sur la nécessité que l'Opep réduise sa production pour redresser les cours du brut, M. Zanganeh a souligné que "nous devons discuter, confronter nos vues et prendre une décision", et "pour gérer cette situation, nous devons avoir une contribution des pays producteurs hors-Opep".

Les ministres des douze Etats de l'Opep doivent revoir demain, jeudi, à Vienne leur plafond collectif de production, figé depuis trois ans à 30 millions de barils par jour, soit près du tiers du pétrole brut extrait quotidiennement dans le monde.

Le ministre algérien de l'Energie : agir de manière consensuelle

Le ministre algérien de l'Energie, Youcef Yousfi, avait déclaré mardi que l'Opep allait agir, jeudi prochain à Vienne, "de manière à avoir une démarche consensuelle" pouvant dégager des solutions stables face à la chute des prix du pétrole. 

Durant cette réunion, les pays membre de l'Opep "vont étudier l'évolution du marché, les déséquilibres qui ont provoqué cette chute des prix et se concerter sur la manière de rétablir l'équilibre du marché, a-t-il avancé.

M. Yousfi a relevé que cette forte baisse des prix du pétrole concernait tous les pays producteurs de pétrole qu'ils soient membres ou non de l'Opep, considérant également que cette chute des cours concerne toute l'industrie pétrolière et gazière.

Dans une déclaration à la presse faite lundi à son arrivée à Vienne, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a refusé d'indiquer s'il soutiendrait ou non une baisse du plafond de production de l'Opep, tandis que son homologue irakien appelait au contraire à l'action, jugeant que les prix du pétrole brut, qui ont chuté de plus de 30% en cinq mois, "ne sont pas acceptables".

Mais le ministre du Pétrole irakien a souligné l'importance de parvenir à une décision consensuelle: "Le plus important, c'est l'unité de l'Opep, c'est que nous parvenions ensemble à un accord pour contrôler les prix du pétrole", a-t-il déclaré.

Les prix du pétrole à leur plus bas niveau en quatre ans

Les ministres des 12 Etats de l'Opep doivent discuter jeudi à Vienne de leur plafond collectif de production, figé depuis trois ans à 30 millions de barils par jour, soit près du tiers du pétrole brut extrait quotidiennement dans le monde, sur fond de chute des prix de plus de 30% en cinq mois.

Les prix du pétrole, à leur plus bas niveau en quatre ans, accentuaient leurs pertes mercredi en Asie. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 24 cents, à 73,85 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance reculait de 17 cents à 78,16 dollars.

Mardi, le prix du pétrole était descendu à son plus bas niveau en quatre ans à New York. Le WTI avait en effet plongé de 1,69 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 74,09 dollars, un niveau plus atteint depuis le 17 septembre 2010.

A Londres, le Brent avait terminé à 78,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de lundi.

L’Arabie saoudite ne veut rien entendre

La chute des cours pèse lourdement sur les recettes budgétaires des Etats producteurs, et certains comme le Venezuela poussent ouvertement le cartel à réduire sa production, dans l'espoir de stabiliser les prix du brut.

Mais l'Arabie saoudite, chef de file du cartel dont elle assure à elle seule le tiers de la production et chantre du statu quo ces dernières années, semble jusqu'ici rester sourde à ces préoccupations.

 

 

Organisation, Energie