Le Niger, premier pays à ratifier le protocole international contre l'esclavage moderne

Le Niger est devenu vendredi le premier pays à ratifier le protocole international contre l'esclavage moderne, un instrument contraignant initié par l'Organisation internationale du travail (OIT), indique-t-on auprès de l'agence onusienne.

"C'est un moment historique. En étant le premier pays à ratifier le protocole, le Niger lui a permis d'être sur la bonne voie pour entrer en vigueur", a déclaré le patron de l'OIT, Guy Ryder, lors d'une cérémonie organisée à cette occasion      La ratification par le Niger de ce protocole à la Convention de 1930 sur le travail forcé a eu lieu en marge des travaux de la 104e Conférence internationale du travail qui se tient du 1er au 13 juin à Genève.

M. Ryder a qualifié la démarche du pays africain de bonne nouvelle qui suscite l'espoir de millions de femmes, d'enfants et d'hommes encore pris au piège de l'esclavage moderne. Il a dit espérer que "beaucoup d'autres pays suivront bientôt l'exemple du Niger dans le cadre de nos efforts conjoints pour éradiquer le travail forcé une fois pour toutes".

    "Cette signature s'inscrit dans le cadre logique de notre action pour lutter contre ce fléau qui gangrène notre société", a affirmé de son côté le ministre nigérien de l'Emploi, Salissou Ada, qui a déposé les instruments de ratification.

Les milliers de délégués des pays membres de l'OIT ont eu l'occasion d'apporter leur soutien à la campagne intitulée "50 for Freedom" (50 pour la liberté), en apposant leur signature sur un panneau pour mettre fin à l'esclavage moderne.

Le protocole, un instrument juridiquement contraignant, a été élaboré par l'OIT en 2014 dans l'objectif d'adapter la Convention internationale sur le travail forcé qui date de 1930.

L'organisation estime que 21 millions de personnes sont victimes de travail forcé dans le monde, générant approximativement 150 milliards de dollars de profits illicites par an.

Les victimes de ce fléau sont exploitées dans l'agriculture, la pêche, le travail domestique, la construction, l'industrie et les mines entre autres.

Les femmes et les jeunes filles en particulier sont particulièrement sujettes à l'exploitation sexuelle à des fins commerciales.

Une enquête menée en 2008 conjointement par l'Institut national de statistique du Niger et l'OIT avait révélé que plus de 59.000 adultes et enfants, sur une population totale de 13 millions, étaient victimes de travail forcé.

APS

Monde, Nigéria