Les mesures urgentes du FCE pour une nouvelle dynamique

Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a plaidé lundi à Alger pour des réformes économiques d'"urgence" afin de permettre au pays de se lancer dans une nouvelle dynamique d'investissement productif qui est à même de compenser la baisse drastique des recette pétrolières.

Formulées dans un plaidoyer baptisé "Plan d'émergence économique de l'Algérie", les propositions du FCE s'articulent principalement autour de l'entreprise et son environnement de sorte à ce que celle-ci devienne un facteur-clé dans le développement.

"Notre démarche préconise que le développement de l'économie nationale ne doit plus reposer uniquement sur la rente des hydrocarbures et sur la politique des dépenses publiques", a indiqué le président du FCE Ali Haddad, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Lors de cette rencontre à laquelle étaient présents des membres du gouvernement, M. Haddad a remis au Premier ministre la contribution du Forum pour l'émergence de l'économie de l'Algérie pour les dix prochaines années.

Les recommandations du FCE ont été déclinées en trois chapitres: des mesures structurelles urgentes, des mesures sectorielles urgentes et des mesures pour la révision de la politique des subventions et de soutien des prix.

Concernant le premier volet, l'organisation patronale plaide notamment pour la libération de l'acte d'investir en ouvrant "effectivement" aux investisseurs nationaux tous les secteurs d'activité, à l'exception des secteurs de souveraineté.

Saluant les dernières mesures prises lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, le président du FCE a estimé que le développement de l'entreprise était tributaire de la libération des initiatives.

De plus, l'organisation patronale propose d'opérer une réforme profonde de l'administration économique afin de lever toutes les contraintes sur l'acte d'investir. De même, écrit le FCE dans son plaidoyer, il est nécessaire d'engager une réforme fiscale profonde visant à simplifier l'environnement fiscal de l'entrepreneur.

Se fixant un objectif de réaliser un taux de croissance allant de 5 à 7% dans les cinq prochaines années, le FCE suggère d'élever la part de marché de la production nationale en particulier dans les secteurs où il y a une forte demande et un grand potentiel, comme les matériaux de construction (acier et ciment).

Pour ce qui est des recommandations sectorielles, le document souligne la nécessité de promouvoir l'investissement productif dans l'industrie, la sous-traitance, la mécanique, la PME/PMI, les transports, la logistique, le BTPH, les médicaments et les céréales.

Il s'agit également, a-t-on ajouté, de l'industrie électronique et l'électroménager, les TIC et le tourisme. En somme, le FCE veut des mesures qui encouragent l'investissement productif national, qui assouplissent le processus de création d'entreprises et qui favorisent son émergence et sa compétitivité.

"L'Algérie ne sera jamais construite par des étrangers. Les étrangers viennent ici (en Algérie) pour investir et gagner. Nous devons donc profiter de leur présence pour le transfert du savoir-faire", a dit M. Haddad.

Le plaidoyer du FCE a été élaboré après une série de rencontres initiées au début de l'année en cours par le Forum avec les institutions publiques (ministères et organismes économiques).

Par ailleurs, M. Haddad a annoncé la création d'un Forum des jeunes entrepreneurs et qui vise à promouvoir et à soutenir les jeunes porteurs de projets. APS

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