De nouvelles mesures visant à sauvegarder les intérêts des éleveurs et à garantir un fonctionnement équitable de la filière lait ont été prises par le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, a appris lundi l'APS auprès de responsables de ce département ministériel.
Ce dispositif a été décidé après une rencontre récente entre le ministre du secteur, Sid Ahmed Ferroukhi, et les représentants des éleveurs laitiers.
En réponse à l'urgence de la situation des éleveurs, qui font face depuis plusieurs mois à des contraintes liées à l’accès aux aliments de bétail, aux lenteurs enregistrées dans le paiement des primes de soutien aux producteurs du lait cru ainsi qu'à la révision du prix de cession du lait cru auprès des laiteries, des mesures de court et moyen termes ont été arrêtées, auxquelles s'ajoutera un mécanisme de suivi et de contrôle qui impliquera l’interprofession du lait, avance la même source.
Après un long débat "serein et responsable", lors de la réunion entre le ministre et les représentants de la filière, un consensus a été obtenu sur la base d’une démarche définie et un calendrier arrêté en collaboration avec l’interprofession, afin de mettre en place les mécanismes de sauvegarde des intérêts des éleveurs laitiers.
Il s'agit aussi de garantir un fonctionnement "économique et équitable" de la filière lait, et ce, dans l'objectif d'assurer l’intégration de la production nationale et la réduction des importations du lait.
Ainsi, le ministère s'est engagé, à court terme, de mettre en place des mécanismes d’approvisionnement direct, en aliment de bétail (son), des éleveurs laitiers auprès des minoteries, de décentraliser le dispositif de soutien à l’effet d’améliorer son efficacité et de réduire les délais de paiement des primes.
Concernant la révision du prix du lait cru, les deux parties ont convenu d'engager des négociations entre les éleveurs et les transformateurs (laiteries) en vue de déterminer un nouveau prix de référence qui prendra en considération les conditions des producteurs du lait cru.
A moyen terme, les nouvelles mesures porteront sur l'examen des moyens d’optimiser le dispositif actuel de soutien, notamment la révision de la nomenclature de soutien, le mode opératoire et la promotion du crédit fédératif.
Il s'agit aussi de finaliser l'organisation et la structuration de la filière lait aux niveaux local, régional et national et de mettre en œuvre, avant la fin de l’année 2015, un programme de développement et d’intégration de la production nationale du lait.
La sècheresse, qui a sévi ces trois dernières années, a réduit les fourrages, se traduisant par la hausse des prix de production du lait des élevages.
En effet, les éleveurs estiment le coût de revient d'un litre de lait cru à plus de 70 DA, alors que ce produit est cédé aux transformateur à 45 DA/litre, ce qui a poussé un certain nombre d'entre eux à vendre leur cheptel laitier aux abattoirs.
Face à cette situation, des éleveurs de plusieurs wilayas ont mené des actions de protestation en distribuant le lait gratuitement aux consommateurs au lieu de le livrer aux laiteries, alors que dans certaines régions, ils ont carrément versé le produit à même le sol.