Rencontre des experts du CNES : l’Algérie perd 35 milliards de dollars en 2015 à cause de la chute des prix du pétrole affirme Abdelmalek Sellal

La baisse des cours du pétrole sur les marchés internationaux devrait causer un recul d'environ 35 milliards de dollars des ressources de l'Algérie en 2015, a indiqué, dimanche à Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l’ouverture de la rencontre des experts du Conseil national économique et social (CNES).

"La baisse brutale des cours des hydrocarbures, qui risque de durer, impacte les ressources de notre pays. Il s'agit de 33 à 35 milliards de dollars en moins sur l'ensemble de l'année 2015", a souligné le Premier ministre dans son intervention.

Les conséquences d'"une baisse étalée" des cours, a poursuivi le ministre, seront la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l'accroissement de la dette publique interne.

Sur les six premiers mois de 2015, les recettes et les finances publiques de l'Algérie ont été fortement affectées par la chute des prix du pétrole qui s'est traduite par une forte baisse des exportations des hydrocarbures.

Ces exportations sont passées de 31,79 milliards de dollars au premier semestre 2014 à 18,1 milliards de dollars à la même période de l'année en cours, soit une baisse de 43,1%, Selon les chiffres de la Banque d'Algérie.

En 2014, les exportations d'hydrocarbures ont atteint 58,34 milliards de dollars contre 63 milliards en 2013.

En conséquence, les recettes de la fiscalité pétrolière ont atteint 1.254,9 milliards de DA à fin juin 2015 contre 1.518,3 milliards de DA au second semestre 2014 et 1.870 milliards de DA au premier semestre 2014.

Les ressources du FRR ont également chuté à 3.441,3 milliards de DA à fin juin 2015, subissant une érosion drastique de l'ordre de 1.714,6 milliards de DA entre fin juin 2014 et fin juin 2015, soit une réduction de 33,3% en l'espace de douze mois, selon la Banque d'Algérie.

Pour M. Sellal, cette conjoncture "difficile" plaide pour des actions de rationalisation de la dépense publique et de développement du marché des capitaux, "ce que le gouvernement fait actuellement".

"La conjoncture actuelle est certes difficile mais elle offre aussi une excellente opportunité d'introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation", en pariant, selon lui, sur la croissance, a indiqué encore le Premier ministre.

Le Conseil national économique et social (CNES) tient, depuis ce matin, à Alger une rencontre, avec la participation d'experts nationaux et  étrangers, destinée à mesurer l’impact et à cerner les défis de l'effondrement des cours pétroliers sur l’économie nationale.

Trois panels de discussions

Le premier panel devra débattre de l'évolution de l'économie  mondiale depuis la crise des "Subprimes" de 2008, avec un accent particulier  sur le retournement du marché international des hydrocarbures. 

Le deuxième panel aura pour objet de traiter les principaux éléments-diagnostic  caractérisant l'économie nationale, essentiellement appréciés par rapport à  un benchmark international de règles, de bonnes pratiques et de standards,  de plus en plus exigeants. 

Le troisième panel devra, quant à lui, débattre des éléments-diagnostic  ainsi dévoilés par les deux premiers panels ainsi que des recommandations et  préconisations à soumettre à l’appréciation des plus hautes autorités nationales,  afin qu'elles puissent statuer en toute connaissance de cause. 

 

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