Un gel du niveau de la production pétrolière poussera les prix à la hausse

Les Emirats arabes unis, l'un des principaux membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont estimé ce mardi qu'un gel du niveau de la production de pétrole par les pays producteurs pousserait à la hausse les prix, tombés à leur plus bas en 13 ans.

« Je pense que les prix actuels vont obliger tous (les pays) à stabiliser leur production » au niveau de janvier, a déclaré le ministre émirati de l'Energie, Suhail al-Mazroui.

Mi-février, l'Arabie saoudite et la Russie -les deux premiers producteurs de brut- avaient proposé, avec le Qatar et le Venezuela, que tous les pays producteurs de pétrole gèlent leur production à son niveau de janvier afin de soutenir les prix.

« Le gel (du niveau) de production n'est plus un choix mais une nécessité à laquelle tous (les producteurs) doivent s'engager », a ajouté le ministre émirati, cité par l'agence officielle Wam.

Selon lui, le marché pétrolier international est confronté à « un excès de l'offre » et « non pas à une faiblesse de la demande ».

« Si on s'engage à stabiliser la production, on verra l'impact sur le marché », a-t-il encore dit, soulignant que « c'est le marché qui fixe les prix ».

En novembre 2014, la décision de l'Opep -sous la pression de l'Arabie saoudite- de ne pas réduire l'offre pour soutenir le marché en baisse avait contribué à l'effondrement des cours.

En l'absence d'« une réduction de la production » pour soutenir les prix, il est « nécessaire de s'entendre sur une stabilisation de la production », a répété M. Mazroui, soulignant que son pays « se range avec la majorité sur toute  décision qui serait prise pour rétablir l'équilibre sur le marché pétrolier ».

Alors que le pétrole est tombé en début d'année au plus bas depuis 2003, les marchés ont beaucoup fluctué ces derniers temps face aux rumeurs d'une baisse concertée de l'offre entre grands pays producteurs.

Les investisseurs ont été encouragés par l'annonce d'une nouvelle réunion à la mi-mars entre l'Arabie saoudite, le Qatar, le Venezuela, tous trois membres de l'Opep, et la Russie.

Les efforts se concentrent actuellement sur la coopération entre membres et non-membres de l'Opep, a indiqué le ministre émirati, précisant que l'OPEP n'avait pas convoqué de réunion extraordinaire.

Le gouvernement saoudien a réaffirmé lundi sa volonté d'œuvrer « avec tous les grands producteurs pour limiter la volatilité » des marchés pétroliers.

Dans un communiqué publié par l'agence officielle Spa au terme de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement de Ryadh s'est dit ouvert à « toute action de coopération » et a promis de continuer à investir dans le secteur pétrolier pour « maintenir sa capacité de production afin de répondre à toute demande additionnelle ou remédier à une perturbation de l'offre ».

    

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