Mustapha Mekideche, vice-président du CNES : fermer les « robinets de la rente » et libérer les initiatives

Mustapha Mekideche, vice-président du CNES

L’assèchement notable de la manne tirée de la vente des hydrocarbures incite à une sévère rigueur économique et à une lutte implacable au gaspillage, considère Mustapha Mekideche, vice-président du Conseil national économique et social (CNES).  

Accueilli, ce mercredi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Mékidéche estime, à cet effet, qu’il appartient à l’Etat de donner l’exemple en rationalisant notamment ses dépenses et en rappelant à l’ordre ses secteurs les plus « budgétivores » utilisant une main d'oeuvre importante.   

Parmi les gisements susceptiples, selon lui, de permettre des économies budgétaires, il met en avant l'amélioration du management public, la révision des « normes d’effectifs » dans les administrations publiques et l’introduction d’une « modération salariale », autant d’aspect dont il annonce qu’ils seront discutés lors de la prochaine Tripartite.

Le représentant du CNES dénonce, par ailleurs, la persistance de certaines situations permettant à des étrangers et des nationaux de capter de grosses sources de devises, à l’exemple du préfinancement des importations qui fait que l’« Algérie est l’un des rares pays au monde à payer ses importations avant qu’elles n’arrivent au port ».

Il cite, aussi, le phénomène latent des longs stationnements des navires étrangers dans les ports avant le déchargement de leurs marchandises (surestaries), obligeant à s’acquitter en leur faveur de fortes taxes et l’absence d’un pavillon maritime national, à l’origine d’une perte annuelle de quelque 4 milliards de dollars au profit d’armateurs étrangers.

Il rappelle, en outre, le « mauvais exemple »  des importations massives d’automobiles, pour quelque 10 milliards de dollars, « ne générant, relève-til, ni une économie de sous-traitance, ni un sérieux réseau de maintenance »

Insistant sur la nécessité de fermer les « robinets de la rente », M. Mékidéche appelle à libérer et à encourager les initiatives et à s’appuyer fortement sur les économies de  substitution en s'inspirant de l'exemple économique de l’ « industrie industrialisante » des années 70. 

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