Srebrenica : le pire massacre de populations depuis la seconde guerre mondiale

Plus de 20 ans après le massacre de Srebrenica, l'ancien chef politique Serbe de Bosnie, Radovan Karadzic saura, jeudi, si les juges du Tribunal pénal international (TPI) le déclareront coupable pour les pires massacres de populations commises en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

A 70 ans, celui-ci est inculpé de 11 chefs d'accusation pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre en Bosnie, qui a entrainée la tuerie de plus de 100.000 personnes et provoqué 2,2 millions de déplacés, entre 1992 et 1995

Pendant cette guerre, la ville de Srebrenica, à majorité Musulmane, est assiégée par les forces armées des Serbes de Bosnie.

Dans une ultime tentative destinée à éviter sa chute, les Nations unies déclarent l'enclave « zone de sécurité », en avril 1993, elle tombe, deux ans plus tard, le matin du 11 juillet 1995. La ville compte alors 42.000 habitants, dont 36.000 réfugiés.  

Les Casques bleus Néerlandais chargés d’assurer leur sécurité se réfugient sur la base voisine de Potocari, où ils accueillent une partie de la population de Srebrenica fermant les portes à ceux qui tentaient de s’y réfugier en mettant en avant des considérations « humanitaires ».

Les personnes refugiées dans la base et celles e trouvant en dehors sont ensuite évacuées par bus par les Serbes.

Les hommes sont séparés de leurs familles, emmenés vers des écoles ou des entrepôts ou ils sont emprisonnés, puis finalement dirigés vers des champs isolés où, par petits groupes, ils sont abattus.

Les survivants sont achevés d'une balle dans la tête alors que tout à coté des pelleteuses s’attachent à recouvrir les corps,dont certains seront déplacés vers des charniers secondaires.

Sur les quelque 8.000 victimes du massacre de Srebrenica, environ 6.600 ont, à ce jour, été retrouvées, identifiées et de nouveau enterrées. Un nouveau charnier a de nouveau été découvert en décembre 2015.

La communauté internationale est accusée d'avoir abandonné les victimes et les Pays Bas ont été jugés civilement responsables de la mort de 300 Musulmans qui s'étaient réfugiés à Potocari.

A ce jour, quatorze condamnations, dont cinq pour génocide, ont été prononcées contre les auteurs de ces massacres. Deux procès contre trois hommes sont toujours en cours. Plus de 1.000 témoignages, en majorité des victimes, ont été entendus par les juges

L'ancien président Yougoslave, Slobodan Milosevic, également accusé pour le  
génocide de Srebrenica, est mort en détention le 11 mars 2006 durant son procès. 
  

 

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