Projet de loi sur le travail en France : les protestataires ne décolèrent pas

La protestation contre le projet de loi du gouvernement sur le travail, actuellement chez les députés, ne s’essouffle point avec le rendez-vous donné jeudi par sept syndicats de salariés et d'étudiants, dans les rues de France, pour réclamer le retrait du projet.

Des échauffourées ont éclaté dans la matinée entre forces de l'ordre et manifestants près de Paris, à Nantes, Rennes ou encore Lyon.

Tôt le matin, des dizaines de jeunes manifestants ont tenté, à Gennevilliers, de bloquer le plus important port fluvial de la région parisienne. D’autres ont également essayé de bloquer le dépôt de bus et des échauffourées ont éclaté faisant, selon la police, des blessés.

A Nantes, un groupe de manifestants a lancé divers projectiles (cailloux, peinture, fumigènes) en direction des forces de l'ordre, qui bloquaient les accès au centre-ville à l'aide d'un camion lanceur d'eau et ont répliqué avec des grenades lacrymogènes.

A Rennes, on signale des affrontements entre des jeunes et les forces de l'ordre, et à Lyon, plus d’une centaine de manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. 

Des informations font état, par ailleurs, de plus d'une quinzaine de lycées bloqués, totalement ou partiellement, à travers le pays.

Après deux mois de contestation, le gouvernement Valls ne semble guère enclin pour retirer son projet de réforme du code de travail, jugé favorable aux patrons, donc facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes qui se manifesteront bientôt sur le marché du travail.

Le texte en question, qui a subi déjà des modifications, propose plus de souplesse aux entreprises, notamment en ce qui concerne l'aménagement du temps de travail, et de clarifier les règles de licenciement économique. 

La protestation de jeudi sera suivie dimanche, le 1er mai, par une autre avec un seul mot d’ordre : le retrait pur et simple du projet revendiqué par les syndicats opposants qui estiment que ½gagner le retrait du projet de loi travail est possible».

Les syndicats comptent aussi demander, mardi prochain, aux parlementaires de rejeter le texte, promettant d’autres manifestations si le projet n'est pas retiré.  

La journée de jeudi a été marquée également par l’absence de quotidiens chez les buralistes en raison d’une grève déclenchée par les imprimeurs. Tous les quotidiens nationaux ne sont pas parus. Certains ont proposé leur édition numérique gratuitement afin de pallier à cette perturbation que beaucoup de titres ont déplorée.

Le transport a connu des perturbations limitées dans le sens où 20 % des vols ont été annulés et beaucoup de retards accusés dans la matinée.

Le transport ferroviaire, secoué mardi par une grève, a aussi connu des perturbations jeudi, alors que les transports publics dans la région parisienne (bus et métro) fonctionnaient normalement, hormis quelques désagréments au niveau du RER. 

Pour rappel, la contestation a commencé le 9 mars et le 31 mars, des défilés avaient réuni 390.000 personnes en France, selon les autorités et 1,2 million selon les organisateurs. Elle s'est élargie avec le mouvement «Nuit debout» qui occupe, de façon permanente, la place de la République à Paris.

APS

Monde, Europe