Conflit Malien : le document relatif à l'"entente" porte un espoir pour l'accord de paix

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye drop, a déclaré que le document relatif à "l'entente" entre les parties maliennes à l'Accord de paix et de réconciliation au Mali est porteur d'un espoir pour le processus de paix au Mali mené par la médiation internationale, dont l'Algérie est chef de file.

Des lenteurs étaient constatées notamment dans le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et réintégration), mais "l'espoir est permis" avec la validation, au cours de la 9e session du Comité de suivi de la mise en oeuvre de l'accord, tenue à Bamako les 13 et 14 juin 2016, du document relatif à "l'entente" entre les parties maliennes à l'accord, a jugé M. Diop dans un entretien publié lundi dans le journal El-Moudjahid.

Cette entente qui porte sur les conditions de mise en place des autorités intérimaires, constitue "une avancée significative dans le processus de paix", a souligné le ministre, assurant que la mise en £uvre de l'accord se poursuit et que celle-ci  fait partie des premières priorités du gouvernement malien malgré certaines difficultés.

Il a cité à ce titre, la non disponibilité du financement nécessaire à la réalisation des projets et programmes prévus dans l'accord, la complexité des procédures pour la mise en £uvre de certaines mesures et à la persistance de l'insécurité ambiante qui freine la relance des actions de développement, notamment au nord du pays.

"Nous ne devons pas céder, mais il nous faut agir vite. Plus nous perdons de temps, plus les groupes terroristes et narcotrafiquants s'installeront dans la région. Il importe donc de maintenir le dialogue et de renforcer la confiance entre le gouvernement et les mouvements signataires de l'accord", a souligné le ministre.

"Le phénomène terroriste est une menace à la paix et à la sécurité au niveau national et international. Les interconnexions entre les groupes avec Boko Haram, l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech), le terrorisme et l'extrémisme violent constituent une réelle menace", a-t-il ajouté.

Certaines dispositions de l'accord, rappelle le ministre, demandent à ce que les mouvements signataires coupent tout lien avec les groupes terroristes et unissent leurs forces avec l'armée malienne pour lutter ensemble contre ce phénomène, notamment à travers les patrouilles mixtes, en coordonnant le partage du renseignement.

Il est clair que les attaques des terroristes contribuent à ralentir le processus de paix et de réconciliation au Mali, d'où l'urgence d'aller encore plus vite dans l'application des dispositions de l'accord, a-t-il insisté.

"Nous pouvons aussi compter sur l'accompagnement et l'engagement de la communauté internationale, de la CEDEAO de l'Union africaine et de l'ensemble de nos partenaires", a-t-il noté.

Nous attendons de nos partenaires, l'Algérie notamment, un pays ami et frontalier, un appui dans le domaine de la logistique et du renseignement pour nous permettre de mieux combattre ce fléau qu'est le terrorisme.

Aussi, soutient-il, (Barkhane, l'opération française au Sahel et la Mission des Nations Unies au Mali, MINUSMA) doivent mieux se coordonner avec les parties maliennes pour agir ensemble et efficacement.

Le mandat et les règles d'engagement de la MINUSMA méritent d'être adaptés à la nouvelle situation sécuritaire. 

Aussi, l'accord a connu des avancées. En matière de défense et de sécurité il a été procédé à la création du cadre institutionnel de la Réforme du secteur de la sécurité.

Pour ce qui est du développement économique, social et culturel : la poursuite des actions de développement sur le terrain à travers notamment les projets et programmes sectoriels en cours.

S'agissant du domaine de la justice, de réconciliation nationale et des questions humanitaires : la relance des services sociaux de base par le gouvernement dans les régions du Nord, en rapport avec la Plateforme et la Coordination.

En matière de réformes politiques et institutionnelles il y a eu la nomination et l'installation des gouverneurs des nouvelles régions de Taoudénit et Ménaka , l'amorce du processus de révision de la Constitution, l'élaboration du chronogramme de travail, notamment pour prendre en charge les dispositions de l'accord relatives à la mise en place de la 2e chambre du Parlement (Sénat) et la mise en place par le gouvernement d'une commission chargée de la relecture de la loi électorale. APS 

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