Le Conseil de sécurité onusien se réunit ce mardi pour examiner le rétablissement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), dont les activités n’ont pas été restaurées jusqu’ici, malgré l’épuisement du délai accordé au Maroc pour permettre à cette mission de s’acquitter de son mandat.
Le secrétariat général de l’ONU devrait informer mardi l’organe onusien de l’état de la mise en œuvre par le Maroc de la résolution 2285 (2016) qui exige le retour du personnel civil de la mission expulsé par Rabat dans un délai de trois mois.
La résolution a donné un délai de 90 jours au chef de l’ONU pour mener des négociations avec la partie marocaine sur le retour de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental et informer le Conseil de sécurité des résultats de ces discussions.
Le compte rendu de ces négociations sera présenté par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et la représentante spéciale du SG de l’ONU au Sahara Occidental, Kim Bolduc, au cours d’un briefing prévu fort probablement demain après midi, a confié une source onusienne à l’APS.
«Il s’agit d’un briefing et aucun rapport ne sera transmis dans ce sens au Conseil de sécurité», a-t-elle ajouté.
D’emblée, le Conseil de sécurité semble divisé. La France veut pousser l’organe onusien à faire une déclaration positive dans laquelle il remercie le Maroc pour avoir permis le retour de 25 employés de la mission.
Cette tentative de diversion a pour objectif de tendre la perche au Maroc qui n’a pas respecté ses engagements internationaux, selon la même source.
Mais cette manœuvre sera vigoureusement rejetée par plusieurs membres du Conseil de sécurité qui ont déjà affirmé que le texte de la résolution était très faible, car il ne fait aucune référence aux causes qui étaient à l’origine du démantèlement de la Minurso. La résolution ne donne également aucune indication sur les mesures à prendre pour rétablir les activités de la mission.
Pour rappel, l’adoption de cette résolution en avril dernier n’a pas reçu l’unanimité de cet organe onusien et a traduit les tiraillements internes qui l’ont empêché d’avoir une position ferme à l’égard du Maroc.
Le texte a été approuvé par dix membres seulement, le Venezuela et l’Uruguay ont voté contre, alors que la Russie, l’Angola et la Nouvelle Zélande se sont abstenus.
Vendredi dernier, le Front Polisario a indiqué que cette réunion devrait «constituer plus que jamais l'occasion de protéger le mandat de la Minurso».
Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, le Front Polisario a appelé l’organe onusien à «prendre des mesures dans les délais fixés à cet égard, y compris l’obtention d’un engagement du Maroc de respecter le mandat de la Minurso».
«Au lieu de tenir le Maroc responsable de l’application de bonne foi et sans délai de la résolution, le Conseil continue de permettre au Maroc de persister dans ses tentatives d'intimidation et de porter atteinte à l'indépendance et à la crédibilité de la Minurso», a relevé le Front Polisario dans sa lettre.
Malgré l'accent mis dans la résolution sur l'importance d’engager un cinquième round de négociations, il n'y a eu aucune mesure prise dans ce sens, a-t-il regretté.
APS