Des femmes se mobilisent au Parlement européen pour soutenir la cause sahraouie

Des parlementaires européennes, responsables d'organisations africaine et algérienne, des chercheurs universitaires et activistes sahraouies ont souligné jeudi à Bruxelles la nécessité que toutes les forces "coordonnent leurs efforts" et jouent "un rôle actif et proactif" pour mettre fin à l'occupation du Sahara occidental et aux violations persistantes des droits de l'homme.

Réunies au Parlement européen à l'occasion de la "conférence des femmes sur le droit à la résistance du Sahara occidental", organisée par  le groupe confédéral de la gauche unitaire européenne/ gauche verte nordique, des femmes venues de divers horizons ont mis l'accent sur l'importance de s'engager "fortement" avec la défense de la cause sahraouie, de se mobiliser pour la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et pour que cesse le pillage de ses ressources naturelles.

Dressant un réquisitoire très sévère à l'encontre des autorités d'occupation marocaines, les intervenantes ont toutes plaidé pour la mise en oeuvre d'"actions concètes" visant à faire progresser le combat du peuple sahraoui pour son indépendance.

La présidente de la fondation africaine de défense des femmes, la namibienne Mildred Jantjies, a estimé que le temps est venu pour "passer à l'action" afin que le peuple sahraoui exerce son droit à l'autodétermination.

La vice-présidente du parlement panafricain, Suelma Beiruk a exhorté les militantes de la cause sahraouie à passer à l'action en mettant en oeuvre les propositions avancées afin de soutenir le combat du peuple sahraoui pour son indépendance.

"Il faut commencer à organiser ce dont nous avons discuté. Il faut que nous agissons pour bousculer le Maroc et changer la situation au Sahara occidental", a-t-elle préconisé.

Mettant l'accent sur la nécessité de "coordonner tous les efforts" de solidarité avec le peuple sahraoui, la présidente de l'Union nationale des femmes algériennes, Nouria Hafsi a souligné l'importance d'élaborer une feuille de route des actions à mener pour apporter un soutien "sans faille"à la cause sahraouie.

D'autres militantes de la cause sahraouie, notamment la belge Ophélie Ingarao, membre du secrétariat de l'Eucoco, et l'eurodéputée italienne Elonora Forenza ont mis en exergue leur devoir de faire pression sur les gouvernements et partis politiques dans leurs pays respectifs pour les forcer à prendre position et apporter un soutien au peuple sahraoui.

"Mon pays a des responsabilités. Je regrette que le gouvernement italien ne reconnaisse pas la RASD, mais je peux vous assurer du soutien de mon peuple", a déclaré l'eurodéputée italienne lors de cette conférence qui a insisté sur le respect de l'arrêt du Tribunal européen rendu le 10 décembre dernier, annulant l'accord agricole UE-Maroc. 

De leurs côtés, les parlementaires européennes, Paloma Lopez et Gabi Zimmer et Miguel Vegas ont réitéré leur "soutien indéfectible" au peuple sahraoui, saluant sa "lutte historique" pour l'exercice de son droit à l'autodétermination et sa détermination à suivre le combat.

L'approfondissement de la "dimension politique" des actions de soutien aux femmes sahraouies a été, en outre, souligné par le professeur et chercheur à l'université du Pays-basque, Irantzu Mendia Azkue qui a estimé que les femmes "doivent être partie intégrante de la solution au conflit".

Co-auteur d'une étude sur le développement humain local dans les contextes de crise permanente  réalisée à partir de l’expérience des femmes au Sahara Occidental, cette universitaire a affirmé que l'étude leur a permis de collecter de nombreux témoignages sur les violations répétées des droits de l'hommes dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Les participants à cette conférence ont dénoncé, par ailleurs, les pressions exercées par les autorités marocaines sur les défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental, affirmant que des femmes sahraouies invitées à prendre part à cette rencontre pour témoigner des violences qui leurs ont été faites par l'occupant marocain, ont été empêchées de se rendre à Bruxelles. APS 

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