Une autorisation de voyage sera exigée à l’avenir aux voyageurs exemptés de visa

Une autorisation électronique de voyage sera exigée à l’avenir aux voyageurs exemptés de visa pour entrer dans l’espace Schengen, selon un projet présenté mercredi par la Commission européenne.

"La Commission a proposé aujourd'hui de créer un système européen d'autorisation et d'information concernant les voyages (ETIAS) afin de renforcer les vérifications de sécurité portant sur les voyageurs exemptés de visa", a indiqué l’exécutif européen dans un communiqué.

Inspiré de deux dispositifs semblables, actuellement en vigueur aux Etats-Unis et au Canada, ce système baptisé ETIAS, "vise à recueillir des informations sur tous les voyageurs qui se rendent dans l'UE au titre d'un régime d'exemption de l'obligation de visa, pour permettre de réaliser des vérifications préalables en matière d'immigration irrégulière et de sécurité", a expliqué la Commission.

Ce nouveau dispositif devrait permettre de "croiser les données des candidats exemptés de visa avec celles des autres systèmes afin de mieux sécuriser les frontières et garantir la sécurité des citoyens européens qui constitue notre priorité", a déclaré le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans lors d’un point de presse.

Pour obtenir cette autorisation qui sera valable pendant cinq ans, le candidat doit remplir un formulaire sur internet et s’acquitter de cinq euros, a expliqué Timmermans qui assuré que le document sera délivré en quelques minutes.

Selon la Commission européenne, les ressortissants de 60 pays seront concernés par cette nouvelle mesure, notamment les Américains, les Japonais, les Suisses, plus tard les Britanniques ou encore les Ukrainiens et les Turcs qui espèrent obtenir une libéralisation du régime des visas prochainement en contrepartie de leur contribution à la réduction du flux migratoire vers l’Europe.

Cependant, le projet adopté ce mercredi par la Commission européenne devrait être approuvé également par le Parlement européen et par le Conseil de l’UE qui représente les 28 Etats membres de l’UE.

Les attaques sanglantes qui ont frappé Paris en novembre 2015 et Bruxelles en mars 2016 ont forcé les dirigeants à revoir leur programme en matière de sécurité pour le renforcer davantage et lutter efficacement contre le terrorisme.

Après les attentats de Paris, la Commission a présenté une proposition de révision de la directive sur les armes à feu, suivie d’un plan d’action sur les armes à feu et les explosifs en décembre 2015. S'agissant du terrorisme, la Commission a adopté une nouvelle proposition de directive relative à la lutte contre le terrorisme en décembre 2015, puis un plan d'action spécifique relatif à la lutte contre le financement du terrorisme en février 2016.

"Il est grand temps d'achever les travaux législatifs portant sur la révision de la directive relative aux armes à feu et de restreindre la circulation des armes automatiques à usage militaire de type Kalachnikov", a estimé le nouveau commissaire chargé de l’Union de la sécurité, Julian King, cité dans un communiqué. 

Ce dernier invite, d’ailleurs, les colégislateurs à mener à bien leurs travaux portant sur deux autres trains de mesure avant la fin de l'année : la nouvelle directive relative à la lutte contre le terrorisme et la révision du code frontières Schengen. "Considérées ensemble, ces dispositions législatives peuvent faire une réelle différence sur le terrain, y compris lorsqu'il s'agit de faire face à la menace que représentent les combattants terroristes étrangers revenant sur le territoire de l'Union, et elles aideront les autorités à protéger plus efficacement les citoyens partout en Europe", a-t-il ajouté.  APS

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