Dépendance agricole vis-à-vis des marchés étrangers : le professeur Chahat déclare craindre pour le devenir de l’agriculture en Algérie

La menace représentée par la persistance de la dépendance de l’Algérie en matière de dépendance agricole vis-à-vis des marchés étrangers, à partir desquels elle continue d’importer des  « énormes quantités de céréales », en particulier, n’est pas sans inquiéter le professeur Fouad Chahat, professeur à l’institut national de recherche agronomique (INRA).

A ces importations constituées notamment de blé tendre, celui-ci ajoute celles de l’orge, du maïs, des tourteaux de soja et du lait.

Accueilli, dimanche, à l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il constate que la recherche agricole dans le pays, reste insuffisamment dotée par rapport à des pays voisins.

Même si pour les productions maraichères, l’intervenant considère qu’il existe une « autonomie totale », il y relève, toutefois, un point faible constitué par les semences vis-à-vis desquelles, note-t-il, « nous se sommes pas encore autonomes », sauf pour ce qui concerne celle de la pomme de terre.

Il relève que « toutes les semences maraichères » sont produites à l’étranger, entrainant « une situation de faiblesse » au pays, les actions entreprises s’étant révélées insuffisantes « où n’ayant pas été menées jusqu’au bout ».

La question, constate le professeur Chatat, est de savoir si l’on va développer une production de semences à partir des variétés locales, « qui ont pratiquement disparues », où bien le faire a partir de semences importées, au risque de se heurter aux sociétés étrangères qui en détiennent les brevets d’exploitation exclusive.

Pour lui, si l’agriculture Algérienne s’est retrouvée dans cette situation, c’est en raison du faible nombre de spécialistes dans le domaine mais également en raison de la solution de « facilité » retenue, consistant à donner la primeur aux importations, plutôt qu’à exploiter les semences locales et améliorer leur potentiel génétique.

D’aucuns, explique le représentant de l’INRA, estimaient « moins couteux » de disposer de semences toutes prêtes, ne nécessitant pas d’investissements à demeure, ni l’implication de pépiniéristes spécialisés.

Que ce soit pour la production de semences maraichères, de plants destinés à l’arboriculture fruitière, ou bien de sélection d’espèces animales plus productives, la recherche agricole en Algérie, note-t-il, « est très insuffisamment dotée » en moyens financier, humain et matériel « à peine 0,25% du PIB alors qu’on en attendait au moins 1% ».

Il regrette que des pays voisins, à l’exemple de la Tunisie et du Maroc, investissement successivement 0,35% et 0,60% de leur PIB, « ce qui dit-il, nous fait craindre pour l’avenir de notre agriculture, compte tenu de la crise économique affectant le pays.

 

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