L’engagement de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme est «sans réserve» en faveur de la coopération internationale, a affirmé le ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, dans une interview à Arabies.
«Aujourd’hui, notre engagement est sans réserve en faveur de la densification de la coopération bilatérale, régionale et internationale autour de la question de la lutte contre le terrorisme», a-t-il dit dans une interview accordée au mensuel Arabies qui publie un spécial Algérie, exprimant le souhait du gouvernement et du peuple algériens «qu’aucun pays ne connaisse la tragédie que l’Algérie a vécue et cela ne peut se réaliser qu’à travers la mise en œuvre de cette coopération».
«La victoire remportée par l’Algérie sur le terrorisme est une autre raison pour rester attentif à ce qui se passe dans notre environnement géopolitique immédiat et lointain aussi. C’est pourquoi la priorité est toujours accordée, au plan interne, à un haut niveau de vigilance de la population et des services de sécurité, et au plan extérieur, à la densification de la coopération dans les différents domaines et avec le plus grand nombre de partenaires, pays comme organisations régionales et internationales», a-t-il expliqué.
Rappelant la décennie douloureuse du terrorisme en Algérie et le lourd bilan en pertes humaines et des destructions incommensurables dans le domaine économique «se chiffrant en milliards», le ministre a souligné la constance de l’effort de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme en se déployant «très tôt» sur différents fronts à travers plusieurs initiatives régionales et internationales «visant à l’émergence d’une stratégie et ripostes internationales pour faire face à une menace elle-même mondiale».
Il a tenu à rappeler également que l’Algérie a livré «seule» la guerre à l’hydre terroriste «dans un contexte mondial fait d’indifférence et même d’accusations infondées à l’endroit des forces de sécurité au drame imposé au peuple algérien par cette nouvelle forme de criminalité, pourtant transnationale, qui a drapé ses objectifs par la religion», faisant observer que le prix payé à l’agression terroriste est «très élevé».
Au sujet de la politique algérienne de déradicalisation, Messahel a expliqué qu’elle portait sur tous les secteurs d’activité et «ne se limite pas à la récupération, la réhabilitation et la réintégration dans la société des personnes impliquées à différents degrés dans des activités liées au terrorisme».
«Il s’agit d’une approche globale qui consiste à lutter contre les facteurs potentiels de marginalisation, de vulnérabilité et de fragilisation des individus au sein de la société, et qui se fonde sur une démarche inclusive aux plans politique, économique, social, culturel, cultuel», a-t-il précisé, soulignant que «cette stratégie a été portée et mise en œuvre à un double niveau par toutes les institutions de la République et dans tous les secteurs d’activités avec l’appui des organisations citoyennes et les citoyens eux-mêmes».
Il a expliqué qu’elle a consisté à appuyer les efforts de lutte contre le terrorisme menés par l’Armée nationale populaire et les services de sécurité «à travers une démarche d’isolement des groupes terroristes, en offrant des perspectives aux jeunes pouvant être potentiellement tentés par le discours extrémiste, ainsi qu’à ceux qui ont été entraînés dans l’aventure terroriste et qui ont décidé de se repentir et de se réinsérer dans la société», faisant remarquer que, d’autre part, «elle se situe dans le long terme, en s’inscrivant dans une logique de prévention et de lutte contre les causes de la radicalisation dans une démarche pluridisciplinaire, politique, sociale et culturelle toujours inclusive».
«De fait, elle se fonde sur la conviction que la voie sécuritaire ne peut à elle seule prévenir et éliminer le phénomène du terrorisme et que son éradication dans les comportements nécessite, aussi et surtout, l’adhésion citoyenne», a-t-il soutenu.