Des artisanes targuies exposent en marge du festival de théâtre amazigh à Batna

Des artisanes targuies étalent des produits de terroir de l'Ahaggar au grand bonheur des visiteurs de l’exposition organisée en marge du 8ème festival national de théâtre amazigh qui se tient du 10 au 17 décembre à Batna.

Presque la totalité des articles exposés ont été écoulés du fait du grand nombre de visiteurs faisant halte à l’exposition avant ou après les spectacles de théâtre, assure Mme Ahedouia Lemsari (47 ans), présidente de l’association Tdoukelt de Tamanrasset.

Le Kohl (fard traditionnel des yeux) a particulièrement intéressé les visiteuses qui demandaient souvent le secret de sa recette, confie Ahedouia qui explique que son composant essentiel est une pierre appelée Tazolet dont les gisements sont connus des seules artisanes. La pierre, ajoute-t-elle, est ensuite cuite puis laissée pendant 20 jours dans l’eau avant d’être écrasée puis séchée et mise dans des pochettes en cuir.

Les articles de maroquinerie (porte clés, portemonnaies, coussins, coffrets) proposés par cette même artisane exigent, affirme-t-elle, beaucoup d’efforts pour les confectionner à commencer par la longue et dure tâche d’apprêter le maroquin afin qu’il devienne lisse grâce à son traitement par la plante locale "Temchecha".

L’atelier d’Ahedouia est situé à la cité Tahaggart de la ville de Tamanrasset.

Il y apprête en moyenne 4 cuirs caprins par semaine. C’est le maximum que je puisse traiter car cela exige un volume colossal de travail, affirme Ahedouia qui a hérité ce métier de sa mère et de sa grand-mère et est en train de le passer à ses enfants.

Plein d’enthousiasme, Ahedouia qui a représenté l’Algérie en 2012 en Malaisie évoque avec les visiteurs les arcanes de son métier séculaire. La même artisane parle avec fierté de l’Imzad. Pour Ahedouia, cet instrument à une seule corde est fabriqué à ce jour par les femmes targuies et ce sont elles qui en jouent.

Les articles de bijouterie en argent et cuivre proposés par Souha, autre

artisane targuie présente à l’exposition, sont également très prisés. Tesghaness, la tenue typique de la femme targuie, a été visiblement le plus attrayante pour les visiteurs de cette exposition qui se poursuivra jusqu’au 17 décembre courant, date de l’ultime journée du 8ème festival national de théâtre amazigh. APS 

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