Rapport du département d'Etat américain sur le voyage en Algérie : une procédure bureaucratique de routine

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a rappelé dimanche à Oran que l'Algérie était le premier pays à avoir stratégiquement triomphé du terrorisme, estimant que la récente mise en garde américaine contre le voyage d'Américains vers certaines régions d'Algérie relevait d'une procédure "bureaucratique de routine".

Dans une déclaration à la presse, en marge des séances de la deuxième journée du 4ème Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tient à Oran, M. Lamamra a affirmé que les rapports du département d'Etat américain mettant en garde les Américains contre le voyage vers certaines régions d'Algérie "s'inscrivent dans le cadre d'un travail bureaucratique de routine consistant en une série de recommandations soumises par les services consulaires américains".

"L'Algérie est le premier Etat à avoir stratégiquement triomphé du terrorisme", a-t-il martelé appelant à ne pas se focaliser sur de tels "rapports de routine récurrents".

"Il y a effectivement un communiqué sur l'Algérie mais il y en a un autre similaire concernant Paris où il est recommandé aux Américains voyageant vers la France d'éviter de se rendre dans certaines régions parisiennes pour avoir été le théâtre d'actes criminels et terroristes".

"Il ne faut donc pas accorder plus d'importance qu'il n'en faut à ces documents de routine émanant du service consulaire des Etats Unis", a-t-il dit.

"Quant aux allégations +d'un illustre inconnu+ à Bruxelles, le Chef de la diplomatie algérienne a estimé qu' "il en est autrement".

"Certes, il est aisé pour quiconque de dire ou d'écrire ce qu'il pense mais la situation à Alep est incomparable", a soutenu M. Lamamra considérant que de "telles sornettes ne méritent pas qu'on s'y arrête". 

"La situation en Algérie "est loin de susciter un tel parallèle", a-t-il insisté.

"A  Alep, l'Etat syrien à réussi à recouvrer sa souveraineté et à reconquérir la ville", a ajouté M. Lamamra relevant que "les auteurs de la déclaration de Bruxelles misaient sur le triomphe du terrorisme dans cette ville et ailleurs". 

"Devant la défaite du terrorisme à Alep, ils croient pouvoir transposer leur fantasme en Algérie", a affirmé M. Lamamra pour qui "pareils propos méritent peu de cas".

Prise en charge des migrants : l’Algérie est au-dessus de tout soupçon   

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé que "l’Algérie est au-dessus de tout soupçon en terme d’humanisation dans la gestion de la question des migrants".

"Pour ce qui est de la prise en charge des migrants dans le cadre des exigences de la solidarité africaine, l’Algérie est au-dessus de tout soupçon", a indiqué M. Lamamra, en marge de la 2ème journée du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, ouvert samedi au Centre des conventions d’Oran.

  Le ministre a rappelé que l’Algérie a énormément contribué dans la conception et la définition d’une position de l’Afrique vis-à-vis de la question de la migration. "Nous sommes les concepteurs de cette position africaine au vu du nombre des réunions importantes que nous avons initiées à ce sujet", a-t-il ajouté.

M. Lamamra est revenu sur la question de reconduction aux frontières des personnes séjournant illégalement en Algérie, affirmant que ces opérations ont été menées "avec la coopération et en étroite coordination des services consulaires des pays concernés".

"Des incidents ont pu avoir lieu mais leurs conséquences ont été très réduites", a assuré le ministre, saluant les forces de sécurité qui, a-t-il souligné, ont fait preuve de "professionnalisme et de sang-froid".

Dans ce sens, le ministre a déploré que "les milieux hostiles à l’Algérie se sont saisis de ces cas humains pour s’attaquer au pays, qui demeure une terre d’hospitalité et de générosité dont bénéficient même les personnes qui y résident illégalement".

Les pays voisins devraient être des parties de la solution à la crise en Libye  

 Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a souligné que les pays voisins devraient être des parties de la solution à la crise en Libye. "L’Algérie considère que les frères voisins libyens ne devaient pas être les seules parties du problème. Les pays voisins pourraient collectivement être des parties de la solution", a déclaré M. Lamamra. "Ces pays ont le droit de faire partie de la solution à la crise en Libye, parce que ce sont eux qui vivent les conséquences préjudiciables immédiates de cette situation", a-t-il soutenu, tout en rappelant l’importance de l’initiative lancée par Alger, en mai 2014, pour la constitution d’un groupe des pays voisins pour la Libye.

A cette occasion, le chef de la diplomatie algérienne a appelé à saisir l’opportunité de l’action engagée par l’Union Africaine, lors de son dernier sommet, pour réactiver le comité des cinq chefs d’Etat africains, initié en 2011, pour aider à trouver les solutions à la crise libyenne.

M. Lamamra a estimé que "tous les acteurs travaillent la main dans la main afin que ce pays puisse reconstituer ses principales institutions". Il a également déploré le fait qu’après la chute de l’ancien régime libyen, la communauté internationale n’a pas été "activement engagée" dans la reconstruction de cet Etat.

Accord d’Alger : le processus de paix au Mali se fait dans de bonnes conditions  

Evoquant la situation au Mali , Ramtane Lamamra, a estimé que le processus de paix au Mali se fait dans de bonnes conditions.

Dans une déclaration à la presse en marge de la 2éme journée du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, M. Lamamra a indiqué que les parties maliennes ont entamé le processus de paix, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord d’Alger.

"La constitution des unités de forces mixtes par les parties maliennes avec une composante de 600 hommes pour chacune des parties devrait concrétiser sur le terrain la feuille de route de l’accord d’Alger", a-t-il souligné, assurant que "le gouvernement malien devra retrouver ses prérogatives sur tout le territoire".

  Les premiers groupes de bataillons devraient se déployer prochainement à Gao et le reste devra suivre, a soutenu le chef de la diplomatie algérienne, tout en espérant que cette dynamique pourrait parvenir au désarmement, à la démobilisation des mouvements armés et à leur réintégration dans les meilleurs délais dans ce pays voisin. 

M. Lamamra a estimé que la constitution d’un gouvernement-mouvement politico-militaire au Mali, soutenu également par l’UA, donnera plus d’avantages au processus de paix dans ce pays.

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