Crise en Libye: Messahel appelle à encourager les Libyens à prendre leur destinée en main

Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a appelé lundi à Alger à encourager les Libyens à prendre leur destinée en main et à s'en sortir d'eux-mêmes à travers le processus de règlement de la crise qui frappe leur pays depuis 2011. 

Relevant dans ce sens l'émergence d"'une très forte dynamique interne en Libye qu'il faut soutenir", M. Messahel a fait valoir les "capacités" du peuple libyen, qui doit "sortir de lui-même de la crise". 

M. Messahel s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointement animée, au terme de la 11e réunion ministérielle des pays voisins de la 

Libye tenue à Alger,  avec le Chef de la mission d'appui de l'Onu en Libye (MANUL), Martin Kobler, et ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Taha Siala. 

"Le dialogue est une réalité en Libye. Il y a une réconciliation qui se fait chaque jour entre des villes et des tribus", a constaté le ministre lors de ses récentes visites qu'il a effectuées dans l'Est et le Sud de la Libye.            

"Souvenez-vous qu'en 2014, les Misratis et les Zentanis étaient en guerre, aujourd'hui ils se sont réconciliés et ils travaillent ensemble", a rappelé le ministre, ajoutant qu'"il y a une vie normale en Libye. A Misrata ou à Tripoli, comme ailleurs dans le pays, les gens travaillent, tout fonctionne malgré le manque de moyens". 

"Les Libyens ont soif de ce genre de visites, de voir des étrangers, de rencontrer des représentants des pays amis. Parler avec eux (Libyens) est primordial, ils ont des idées, une sagesse extraordinaire", a enchainé le ministre, affirmant avoir aperçu parmi la population "une forte aspiration pour que la paix revienne".

"La Libye est un pays qui a des moyens considérables et fabuleux, je ne parle pas là, uniquement des richesses naturelles mais du potentiel humain. 

Le pays recèle des compétences extraordinaires et peut être reconstruit en si peu de temps", a-t-il martelé.

M. Messahel, a, en outre, mis l'accent sur la nécessité  que les responsables locaux les plus influents des tribus et des Touaregs se rencontrent autour d'une même table".

L'Algérie avait dès le départ, a noté le ministre, défini la nature du soutien qu'elle apporte aux Libyens. "Nous avons pas d'initiatives à leur présenter, mais plutôt une expérience à partager avec eux", a soutenu le ministre. 

Notre expérience consiste en la période où "l'Algérie ne disposait pas d'institutions, et où elle a eu recours, de ce fait, à la transition, gérée par un Haut Conseil d'Etat. L'Algérie a connu aussi, la loi de la Rahma, la Concorde civile et  la réconciliation nationale qui a été quelque chose d'énorme. C'est cette expérience qui a permis à l'Algérie de s'en sortir", a rappelé le ministre.

M. Messahel, est revenu dans ce sens, sur les élections législatives organisées la semaine dernière en Algérie. Tous les observateurs qui étaient présents, ont constaté que le scrutin s'était déroulé dans de meilleurs conditions, sans aucun problème, dans la transparence même si le taux de participation était de 37,09%". 

"Un tel taux n'est pas propre à l'Algérie, ça se passe partout dans le monde même chez les grandes puissances", a-t-il fait remarquer, estimant qu'il aurait pu y avoir plus de mouvements s'il s'agissait d'élections locales, ou d'une présidentielle".

Le ministre a appelé à faire confiance aux Libyens. "On a aucun problème avec les Libyens, la visite a été très utile. Les seules initiatives que l'Algérie avaient entreprises jusque-là, étaient liées à l'aide humanitaire en médicaments, denrées alimentaires, des initiatives entreprises à chaque fois en coordination avec les autorités compétentes", a-t-il assuré.

"Que ce soient  les visites en Libye ou les aides humanitaires, nous faisons appel souvent aux autorités reconnues par les Nations unies dont le Conseil présidentiel Libyen", a-t-il encore ajouté. 

Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que la prochaine réunion des pays voisins de la Libye qui se tiendra incessamment à Tripoli, sera présidée par le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Siala.

Invité à s'exprimer sur une éventuelle révision de l'accord politique en Libye, signé en décembre 2015, M. Messahel a répondu que la décision appartient aux Libyens. "L'accord est purement politique et a été adopté par l'ensemble des parties libyennes qui détiennent toutes les prérogatives d'en apporter des amendements qu'elles jugent nécessaires", a-t-il souligné.  

                 

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