Yémen: les hôpitaux débordés face à l'épidémie de choléra

Au Yémen, un pays soumis à des bombardements incessants de l’aviation de la coalition Arabe, les hôpitaux sont débordés face à l'épidémie du choléra qui se répand rapidement, alors que 124.000 cas suspects et 923 morts ont été recensés par l'ONU.

« Depuis deux semaines, nous accueillons un grand nombre de malades, au rythme d'un à deux, voire trois, par minute », s'inquiète Ismaïl Mansouri, médecin dans l'hôpital Al-Sabiine de Sanaa.

Son collègue, Maher Al-Hada, du Centre de lutte contre le choléra, s'inquiéte de augmentation « très inquiétante » du nombre de malades, « plus de 300 par jour », accueillis dans son établissement confronté à un manque de moyens et de médicaments.

L'épidémie se propage à vive allure dans le pays où un conflit oppose depuis 2014 des groupes rebelles Houthis, contrôlant des provinces du nord, dont Sanaa, aux forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie Saoudite.

L’épidémie de choléra touche désormais 20 des 22 provinces du pays où 923 décès et 124.000 cas suspects ont été enregistrés en six semaines, d'après un dernier bilan établi le 11 juin par l'ONU.

Selon l’ONU, le choléra, réapparu le 27 avril après une première épidémie l'an dernier, « se répand à un rythme sans précédent », la situation risquant de « s'aggraver davantage à l'approche de la saison des pluies et d'une malnutrition généralisée et de la faim ».

La situation humanitaire au Yémen est alarmante. Il y a un véritable désastre et la maladie n'a rien à voir avec les affiliations politiques ou les frontières », déclare Omar Saleh, chef de la mission de l’Organisation mondiale de la santé, appelant la communauté internationale à redoubler d'efforts pour faire cesser la guerre et aider le Yémen à contrôler l'épidémie. 

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