Blaoui El Houari, le chantre de la chanson Oranaise décédé à 91 ans

Le chantre de la chanson Oranaise, Blaoui El Houari, est décédé, mercredi matin, à Oran, à l'âge de 91 ans, des suites d'une longue maladie, a annoncé l'agence APS citant une "bonne source". 

Le défunt, icône du genre Wahrani et l'une des figures marquantes de la chanson Algérienne, mort aux premières heures de la matinée, avait été contraint de s'éloigner, des mois durant, de la scène artistique locale et nationale. 

Fondateur avec Ahmed Wahbi du genre musical « Asri »,  Blaoui El Houari est né le 23 janvier 1926 à M’Dina Jdira d’Oran.

Influencé par la musique Arabe moyen orientale, ce chanteur a contribué à révolutionner et à moderniser la musique bédouie, un style musical typique de l’Oranie.

Son apprentissage musical il le fera au contact de son père, Mohamed Tazi, mélomane et joueur de Kouitra ainsi que de son frère, Kouider Blaoui, qui lui fera découvrir et aimer les sonorités du Banjo et de la Mandoline.

Sous l'influence des musiciens Oranais, il va s'imprégner de la musique moderne. Et c'est aux Folies Bergères, devenu plus tard le Cinéma Pigalle puis, aujourd'hui,  Salle el-Feth, qu'il remporte un premier prix de Radio-Crochet, un succès que lui fera suivre la voie du genre bédoui, auquel il restera attaché durant toute sa vie. L’un de ses premiers succès sera le célèbre poème « Biya dak el mor » qu’il transcrira avec des instruments modernes de son premier orchestre.

Après l'indépendance, Blaoui El Houari rejoint la station régionale d'Oran de la Radio et Télévision Algérienne (RTA) en tant que chef d'orchestre. En 1970, il participe durant sept mois à l'animation de l'ensemble musical Algérien qui se produira à l'exposition universelle d'Osaka, au Japon. En 1986, il enregistre un album, Dikrayat Wahran.

Tout au long de sa carrière, son répertoire s'enrichira de près de 500 chansons qui influenceront nombre de nombreux chanteurs, parmi lesquels figurent Chab Mami et Houari Benchenet qui deviendra l’un de ses plus fervents admirateurs.

Blaoui El Houari restera dans les mémoires celui qui a adapté le plus grand nombre de textes de poètes et chanteurs de l'Oranie, tels ceux de Cheikh El Miloud, Cheikh Hamada, Mestfa ben El-Hadj Khaled Benahmed, Kadour Ould M'hamed, M'barek Essouci ou Cheikh Abdelkader Khaldi, natif de Mascara (1896-1964) à qui l’on doit le célébrissime poème « Bakhta ».  

L'artiste disparu sera inhumé dans l'après-midi au cimetière d'Aïn El Beïda de la ville d'Oran. 

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