Crise des Rohingyas : Aung San Suu Kyi dit prête à organiser le retour des réfugiés

Quelques heures avant l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU, la dirigeante Birmane, Aung San Suu Kyi, s'est déclarée « prête » à organiser le retour des 421.000 Rohingyas réfugiés au Bangladesh, sans cependant apporter de solution concrète à ce que l'ONU dénonce comme une épuration ethnique.

« Nous sommes prêts à débuter la vérification » des identités des réfugiés, en vue de leur retour, a-t-elle déclaré, sans préciser si les critères très restrictifs de retour seraient assouplis.

L'opinion publique Birmane est préoccupée par les critiques internationales sur le sort des quelque 420.000 membres de la minorité Musulmane des Rohingyas réfugiés au Bangladesh pour fuir les massacres.

Aung San Suu Kyi, très critiquée pour son silence et sa froideur durant plus de trois semaines de crise, a appelé à la fin des divisions religieuses entre majorité Bouddhiste et minorité Musulmane, un message qui se voulait d'apaisement, mais destiné surtout à la communauté internationale.

Se refusant à critiquer l'armée Birmane, accusée d'épuration ethnique par les Nations unies, elle a promis de punir tous les abus, en échange de « preuves solides des exactions ».

Cette position est dénoncée par Amnesty international, évoquant une politique « de l'autruche » d'Aung San Suu Kyi et soulignant qu’il existe des « preuves écrasantes » que les forces de sécurité sont engagées dans une campagne de nettoyage ethnique.

« Il y a toujours des fumées d'incendies qui s'élèvent au-dessus de l'Etat Rakhine. Ce n'est pas comme si tout s'était arrêté », a renchéri Phil Robertson, d’Human Rights Watch, images satellites à l'appui.

Les Nations unies ont demandé, mardi, un « accès complet et sans entrave » au pays. « Il est important pour nous de voir de nos propres yeux les endroits où ces violations présumées se sont produites et de parler directement avec les personnes affectées et avec les autorités », a déclaré le président de la mission d'établissement des faits en Birmanie, Marzuki Darusman, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

Les Rohingyas, devenus la plus grande population apatride au monde, sont traités depuis des années comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% Bouddhiste.

Victimes de discrimination, depuis que la nationalité Birmane leur a été retirée en 1982, ils ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics (écoles et  hôpitaux) une situation que les ONG dénoncent depuis des années. 

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