La CONASADH appelle l'ONU et l'UA à intervenir pour la libération des prisonniers politiques sahraouis

Ph.DR

Le président de la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme (CONASADH), Abba Alhaissan, a appelé l’Organisation des Nations unies (ONU) et l'Union africaine (UA) a exercé des pressions européennes sur le Maroc pour la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et du groupe de Gdeim Izik, rapporte l'agence de presse sahraouie (SPS) vendredi.

Dans une déclaration en marge d'un sit-in de solidarité avec les détenus de Gdeim Izik, au siège de la commission à Chahid El-Hafed, M. Alhaissan a estimé que le récent transfert abusif et dispersion des prisonniers politiques, constitue une nouvelle preuve du mépris de la loi internationale et marocaine des droits de l'Homme et les droits des prisonniers politiques sahraouis.

Les autorités marocaines ont procédé à la dispersion du groupe de Gdeim Izik, qui était détenu à Rabat-Salé, et au transfèrement vers plusieurs prisons dont la plus éloignée d’El-Ayoun occupée est celle de Tifilt, située à 1346 km et la plus proche est celle de Bouzakarine à 460 km.

Les avocats des prisonniers politiques sahraouis ont exprimé leur inquiétude après la dispersion des prisonniers dans plusieurs prisons du Maroc, estimant que ce transfert est dû à la prochaine visite du sous-comité contre la torture.

Pour sa part, l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a qualifié, mercredi, la justice marocaine de «cruelle et rancunière», suite à cette dispersion des prisonniers politiques sahraouis, voulant ainsi casser leur résistance. 

Elle a fait état du «désarroi» des familles des prisonniers dispersés dans tout le Maroc, «dans des conditions d’incarcération souvent très pénibles : insultes et diffamation pendant les transferts, cellules isolées pour certaines pleines de vermines, pas encore de soins médicaux possibles pourtant indispensables à certains, nouveau régime de visite», annonçant des réactions ont commencé à s’organise à compter de mercredi, notamment avec des grèves de la faim d’abord.

En raison de leur participation au camp de Gdeim Izik (démantelé avec violence par les forces d'occupation marocaines le 8 février 2010), 24 militants sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire le 17 février 2013 à de lourdes peines de prison. Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation a cassé ce jugement et renvoyé l'affaire devant la Cour d'appel de Rabat. Le nouveau procès, qui avait commencé en décembre 2016, s'est terminé le 19 juillet 2017 par un verdict qui avait reconduit les peines prononcées par le Tribunal militaire marocain.

Fortement décrié, les observateurs internationaux avaient souligné que «ce procès avait été hautement politique puisque les accusés avaient été arrêtés pour leurs engagements pour la défense des droits humains au Sahara occidental et pour leur lutte en faveur de l’autodétermination.

 

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