Football : les clubs professionnels s’enlisent dans la crise financière

A quelques semaines de la fin de l’année 2017, la quasi-totalité des clubs dits professionnels, aussi bien de la Ligue 1 que de la Ligue 2 algérienne de football, sont au bord de la faillite et leurs présidents risquent de jeter l’éponge l’un après l’autre.

Le légendaire boss de la JS Kabylie, Moh Cherif Hannachi, avait été le premier à avoir payé les frais de cette crise financière aigue à laquelle est confronté le football national, tout comme d’ailleurs les autres sports dans ces temps de vaches maigres que traverse l’économie algérienne.

Le remplaçant de Hannachi, qui n’est autre que son ancien joueur et président de section football, Abdelhamid Sadmi, ne fera visiblement pas long feu dans son nouveau poste, après s’être montré incapable de résoudre les interminables problèmes financiers du club, et qui ont fini par se répercuter négativement sur les résultats de l’équipe la plus titrée d’Algérie.

La JSK n’est pas le seul club à connaitre cette situation, puisqu’à l’USM Bel-Abbès on vient de désigner un nouveau patron, en la personne de l’ancien dirigeant Adda Boudjellal Tayeb, qui succède à Hadj Hasnaoui, qui aurait fini par «craquer» après avoir subvenu seul aux besoins de son équipe depuis l’intersaison.

D’autres présidents pourraient bien l’imiter, à l’image du président du MC Oran, Ahmed Belhadj, qui ne cesse de brandir la menace de jeter l’éponge, avouant n’être plus disposé à dépenser d’autres sommes d’argent de sa poche.

Cette crise financière frappe de plein fouet tous les clubs de l’élite ou presque, puisque même des formations réputées pour leur stabilité dans ce registre commencent à s’en plaindre. C’est le cas par exemple de l’USM Alger où les joueurs ne sont pas payés depuis cinq mois.

Pour sa part, l’USM Blida, nouveau promu en Ligue 1, a déjà compromis son avenir parmi l’élite à cause justement du manque du nerf de la guerre.

Des mesures d’austérité insuffisantes
Plusieurs autres formations sont dans la même situation ou presque. A l’USM El Harrach par exemple, il ne se passe pas une semaine sans que les joueurs montent au créneau pour réclamer leur argent. Ils vont même jusqu’à recourir  à la grève dans l’espoir d’être rétablis dans leurs droits, mais souvent en vain.

Cela démontre que les mesures prises durant l’intersaison en recourant à la réduction de la masse salariale des joueurs de la majorité des clubs s’avèrent insuffisantes. Aussi, et parallèlement à ces mesures, les observateurs constatent avec étonnement que les dirigeants des clubs sont toujours fidèles à leurs «mauvaises habitudes» en réservant des primes de matchs jugées colossales à leurs joueurs, se compliquant eux-mêmes la tâche.

Le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, avait déjà évoqué le sujet à maintes reprises lors des précédentes saisons, déplorant l’attitude des dirigeants. Mais ses appels à «rationnaliser» les dépenses des clubs sont restés sans suite.

Pour les observateurs, le salut des clubs algériens passe désormais par l’ouverture de leurs capitaux sociaux. Mais pour certains, cela relève de l’utopie, en raison de plusieurs paramètres : d’abord, les actionnaires au sein de sociétés par actions des clubs mettent eux-mêmes des bâtons dans les roues aux éventuels investisseurs désireux intégrer leurs sociétés, cela bien sûr dans le cas où ces investisseurs sont disponibles, car l’on remarque qu’ils ne se bousculent pas au portillon.

Tout cela coïncide avec la «fuite» des sponsors, représentés jusque-là par des entreprises privées qui sont-elles mêmes à la recherche de leur équilibre financier, enfonçant par la même leurs anciens partenaires dans la crise.

APS 

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