Famine au Yémen : Londres appelle à la levée "immédiate" du blocus de la coalition arabe

Le ministre d'Etat britannique pour le Moyen-Orient, Alistair Burt, a appelé à la levée "immédiate" du blocus imposé au Yémen afin de permettre l’acheminement des aides humanitaires dans toutes les régions du pays.

Dans un communiqué diffusé cette semaine, le ministre a exprimé son "extrême préoccupation" par la récente escalade de la violence au Yémen qui a entraîné d'autres morts et empêché l’acheminement des aides humanitaires.

Il a souligné que le pays vit une tragédie et que sa population a besoin de nourriture, d’eau et de médicaments pour survivre, appelant à la "restauration immédiate" des accès commerciaux et humanitaires dans tout le Yémen.

M. Burt a par ailleurs affirmé qu"'il n'y a pas de solution militaire au conflit" yéménite et que "toutes les parties doivent en toute urgence cesser les combats et trouver une solution politique globale".

Il a relevé que le Yémen vit "la pire crise humanitaire au monde" et que la situation dans le pays se détériore chaque jour encore plus.

Pour rappel, en novembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exprimé son inquiétude devant la "situation humanitaire catastrophique" au Yémen et avait souligné l'importance de garder tous les ports et aéroports du Yémen en état de fonctionnement.

L'ONU avait souligné qu’au 15 novembre 2017, 29 navires chargés près de 500.000 tonnes de nourriture et de carburant s'étaient vus interdire l'accès au port d'Hodeida.

"La famine menace plus de huit millions de personnes au Yémen, en proie à une guerre civile depuis des années", avait mis en garde récemment le coordinateur des affaires humanitaires au Yémen auprès de l’ONU, Jamie McGoldrick, qui a exhorté les parties au conflit à permettre l'accès de l'aide humanitaire.

Pour sa part, l’Organisation des droits de l’Homme, Amnesty International, avait récemment tiré la sonnette d’alarme sur le chaos humanitaire au Yémen "menacé par la famine".

"Plus de 20 millions de personnes ont aujourd'hui désespérément besoin d'aide" au Yémen, selon Amnesty.

L’ONG avait également exhorté les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France de "cesser immédiatement" de fournir des armes à la coalition qui, selon elle, "empêche la livraison de l'aide humanitaire, y compris de denrées indispensables à la survie des civils".

"Depuis 2015, toutes les parties au conflit au Yémen ont commis de graves violations du droit international humanitaire et de graves atteintes aux droits humains", affirme Amnesty. APS 

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