«Les dangers que recèlent internet sont à la hauteur de ses avantages», c’est par cette phrase que l’expert international en TIC, Malik Si Mohamed, a résumé sont appréciation des nouvelles technologies.
Reçu, ce mercredi, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, L’expert a reconnu d’amblée que ces nouveaux moyens de communication ont grandement facilité la vie de l’humanité en permettant, surtout, de «gagner en performance, en efficacité et en temps». En revanche, a-t-il met en garde, «toutes les déviances et tous les phénomènes que l’on peut observer dans le monde réel et physique trouvent leur équivalent dans le monde dématérialisé et virtuel».
Citant, à titre d’exemple, la plus récente des actions criminelles sur le net, à savoir le «jeu» virtuel «Blue Whale Challenge» (la baleine bleu), qui a défrayé la chronique et fait plusieurs victimes parmi les jeunes adolescents, l’invité de la Chaine 3 déplore, particulièrement, le manque de prévention. «On aurait pu renforcer la prévention pour éviter d’arriver à ce résultat macabre», affirme-t-il.
Reconnaissant la difficulté de traquer instantanément et efficacement ces hackers et ces criminels de la toile, l’expert en TIC appelle à la vigilance. Il faut «se prémunir afin de limiter les dégâts», recommande-t-il en déclarant que «les enjeux ne sont pas techniques mais sociétaux».
L'enjeu du Big Data
L’invité de la Chaine 3 n’a pas manqué, dans ce sens, d’avertir les usagers de la toile et de les rappeler à la prudence. Mettant l’accent sur le danger que représente ce moyen, particulièrement, pour les enfants, il interpelle, également, les adultes qui ne prennent aucune précaution sur le net. «Quand vous utilisez les réseaux sociaux, explique-t-il, vous devez vous rappeler que des gens possèdent ces espaces virtuels».
Se voulant plus convaincant, le professeur développe que «le big data consiste, en réalité, à exploiter toutes les données qui sont sur le net. Ce sont des techniques de profilage mises en œuvre pour étudier vos publications, vos habitudes d’usage et les listes que vous fréquentez dans le but de déterminer vos habitudes de consommation, vos préférences, votre localisation, ce que vous pensez et même savoir votre humeur du jour».
A quoi peuvent servir toutes ces données recueillies ? M. Si Mohamed affirme que «ces données rapportent de l’argent, puisque des entreprises et des personnes sont prêtes à payer de grosses sommes pour avoir accès à ces information».
Internet a donné naissance à «un pouvoir supranational»
Il ne s’agit pas simplement d’opérations commerciales. Des groupes ont développé des outils sur internet, à l’instar de Google, Facebook, Amazon…, avec quoi ils ont récupéré des milliards de données et d’informations sur les personnes, sur les entreprises et sur les pays. En plus du fait qu’ils sont devenus des milliardaires avec ce marché, ces groupes se sont érigé en «pouvoir supranational qui dans certains aspects se substituent au pouvoir politique légitime et légal», fait-il remarquer.
«On ne peut arrêter cette évolution, sans imposer un débat profond au niveau international» admet-t-il avant d’appeler à la mise en place d’une cellule de veille nationale pour alerter sur les risques potentiels. «Il faut instituer un mécanisme de surveillance, précise-t-il, qui n’a pour but que d’alerter en cas d’incident de fonctionnement sur internet, de virus, de nouvelles failles découvertes ou d’applications malveillantes».