L’émission L’lnvité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne est revenue, ce jeudi, sur la récente décision prise par le président, Donald Trump, de déplacer l’ambassade Américaine dans les territoires Palestiniens occupés, de Tel Aviv vers la vieille ville d’Al Qods.
Le politologue Abdellaziz Djerrad qui s’y est exprimé rappelle que cette mesure avait déjà été validée, le 23 octobre 1995, par le Congrès US, au titre du Jerusalem embassy act, et qu’en l’exécutant, le chef de la Maison blanche n’a fait que donner corps à une promesse formulée durant la présidentielle Américaine.
L'application de cette décision, repoussée par ses prédécesseurs, voir par Trump, lui même, en juin dernier, l’intervenant l’explique notamment par la présence du « lobby israélien » qui s’est installé au coté du chef de l’exécutif Américain, lequel, souligne-t-il, est contre toute idée de processus de paix au Moyen Orient.
Pour M. Djerrad, Trump n’a jamais cru au droit international et à ce titre, ajoute-t-il, il entend revoir à sa manière les éventuelles solutions avec les Palestiniens, en évitant d’aborder la possibilité de création de deux Etats vivant cote-à-cote.
D’une manière plus large et pour ce qui concerne la région du Moyen Orient, le politologue considère que l’action des Etats-Unis se focalisent sur la problématique du bras de fer entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, observant que cette dernière se trouve dans une position de faiblesse, en raison de problèmes internes et régionaux.
Ryad, explique-t-il, est en guerre avec le Yémen, en dispute avec le Liban et de plus, ajoute-t-il, sa position vis-à-vis de la Syrie est discréditée et que même le contenu de la doctrine wahhabite est de plus en plus remis en cause au sein du Monde Arabe.
L’autre point de fixation pour les Américains, signale encore l’invité, est l’Iran, qui est considéré par eux comme « l’Axe du mal », regroupant autour de lui la Syrie et le parti Libanais du Hezbollah.
A travers les soubresauts qui secouent le Proche et le Moyen Orient, l'intervenant déclare assister à un redéploiement de l’équilibre des forces entre les puissances régionales (Turquie, Iran, Arabie Saoudite) et les Etats-Unis et la Russie avec peut être, la présence dans la région de la Chine.
A travers ce rédéploiement, Il perçoit la remise en cause d’une uni-polarité Américaine dont il préjuge qu'elle est appelée à déboucher sur une sorte de multipolarité faisant intervenir plusieurs acteurs internationaux « pour calmer les ardeurs de Washington et de Trump».