UE : divisée sur la migration, les dirigeants se réunissent à Bruxelles pour le dernier sommet en 2017

Les dirigeants européens se sont retrouvés jeudi à Bruxelles pour leur dernier sommet de l'année, centré sur le Brexit et la crise migratoire qui continue à diviser l'Union européenne (UE)  jusqu'au sommet. 

Bien que d'autres dossiers aussi importants pour les Européens que l'union économique et monétaire, la défense commune et l'Europe sociale sont à l'ordre du jour de ce sommet, la question migratoire devrait accaparer le temps du débat organisé au cours du dîner à huis clos des chefs d'Etat et de gouvernement européens tant les tensions restent vives entre les Etats membres.

Mercredi, la tension est montée d'un cran après les déclarations très critiques du président du Conseil européen Donald Tusk sur les quotas de réfugiés, défendus par la Commission et certains Etats membres.

Dans une lettre adressée aux Etats membres de l'UE, Donald Tusk a affirmé que les quotas obligatoires sont "inefficaces" et qu'ils "créent de la division", appelant les dirigeants européens à "s'engager plus directement sur les questions politiques sensibles de la migration".

Ces déclarations ont provoqué la colère du commissaire européen aux affaires à la migration, Dimitris Avramopoulos dont le pays (la Grèce) croule sous les demandes d'asile.

"Le document préparé par le président Tusk est inacceptable, c'est anti-européen. Il ignore tout ce que nous avons fait dans le passé, et nous l'avons fait ensemble", a-t-il affirmé lors d'un point de presse à Strasbourg, soulignant que "la solidarité reste le seul moyen de relever tous ces défis".

La Commission européenne a instauré en 2015 un plan visant à relocaliser de manière obligatoire 160.000 réfugiés depuis l'Italie et la Grèce, confrontés à un afflux massif de migrants.

Mais plus de deux ans plus tard, seuls 32.000 migrants ont pu être relocalisés dans certains Etats membres de l'UE. Les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Slovaquie, Pologne, République tchèque) continuent à refuser d'accueillir les migrants.

Suite à ce refus opposé à la demande de solidarité, l'exécutif européen a décidé, il y a une semaine, de renvoyer ces pays devant la Cour européenne de justice (CJUE).

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte a jugé "indispensable" une solidarité européenne sur la question migratoire.

"Nous ne pouvons avoir un système dans lequel certains pays ne participent qu'à ce qu'ils veulent (...) Nous avons besoin de solidarité", a-t-il affirmé à son arrivée au sommet.

Relevant les divergences entre les pays européens sur la question de relocalisation des réfugiés, le Premier ministre italien Paolo Gentiloni a affirmé que la crise migratoire sera au menu des discussions des dirigeants européens, mais "sans la résoudre".

Même si la question migratoire est à l'ordre du jour du sommet, aucune conclusion sur le sujet ne devrait être adoptée.

Par ailleurs, les dirigeants européens devraient "afficher un front uni" concernant la décision du président américain Donald Trump de déplacer l'ambassade américaine à El-Qods occupée, a indiqué une source européenne.

Ils devraient, ainsi condamner sa décision de reconnaître El-Qods comme capitale d'Israël, malgré les réserves du Premier ministre tchèque, Andrej Babis, qui semblait initialement soutenir le président américain.

Le sommet sera également l'occasion pour Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE pour le Brexit d'expliquer aux dirigeants des 27 les progrès réalisés lors de la première phase des négociations et leur demander leur feu vert pour lancer les discussions sur l'avenir des relations UE-Royaume-Uni.

Les dirigeants européens devraient profiter de cette rencontre pour signifier à la Première ministre britannique Theresa May que tous les accords trouvés jusqu'ici seraient contraignants. APS 

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