Le linguiste et anthropologue Abderrazak Dourari : l’officialisation de Tamazight consacre les symboles de l’identité et de l’unité nationale

En officialisant le Tamazight comme langue nationale et Yennayer, le nouvel an Amazigh, comme fête légale, l’Algérie consacre des symboles forts de son identité et de son unité, considère le linguiste et anthropologue, Abderrezak Dourari, lors de son passage, jeudi matin, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

Désormais, observe-t-il, la Nation Algérienne et son Etat, à l'exemple des pays dans le monde, actualisent leur « récit national », à travers un certain nombre de symboles, dont celui de la langue Amazigh, leur bien millénaire commun est son aspect le plus visible représenté par la fête agraire de Yennayer.

M. Dourari, qui le Centre national pédagogique et linguistique de l’enseignement de Tamazight, rappelle que c’est le mouvement citoyen d’avril 1980 (Tafsut imazighen ou Printemps amazigh, ndlr), regroupant notamment des spécialistes des sciences sociales et humaines, qui avait appelé à réunifier l’identité Algérienne autour du socle commun et millénaire de l’amazighité.

Il signale, par ailleurs, que cette revendication avait commencé à se manifester, dés 1926, l’année marquant la naissance du Mouvement national de libération sous l’égide de l’Etoile Nord -Africaine.

Après sa reconnaissance et son officialisation il reste, déclare M. Dourari, à la  langue Tamazight à être accompagnée d’une loi organique dont il indique que la présidence de la république vient d’appeler à accélérer l’élaboration.  

Désormais, ajoute-t-il, il reste à passer à une autre étape consistant à recueillir les divers parlers Amazighs à travers tout le pays et à les analyser, un travail dont il estime qu’il va prendre du temps pour que le Tamazight s’insinue dans tous les secteurs de la vie publique, les APC, les tribunaux et les administrations d'une manière générale. 

Des divers types de graphies (Tifinagh, Arabe et Latin) avec lesquels sera rédigé le Tamazight, l’intervenant refuse de se prononcer, estimant que c’est à l’Académie de la langue Amazigh  qu’incombera en dernier lieu le rôle de les normaliser, sur la base des travaux déjà entrepris, dés le 19ème siècle, autour des différents types régionaux de parlers Amazighs. 

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