L’expert financier Raif Mokretar Karroubi : pour amener la diaspora Algérienne à s’investir dans le pays, il faudrait plus que « lui tendre la main »

L’apport des expatriés algériens au développement de leur pays est une donne à ne pas négliger, considère Raïf Mokretar Karroubi, proposant comme préalable, d’établir une « cartographie » des pays dans lesquels ceux-ci sont installés et des compétences qu’ils sont à même de proposer.  

Intervenant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l'expert financier, membre du collectif Nabni, rappelle que des pays autrement plus développés, continuent de faire appel à leur diaspora, ajoutant qu’il serait intéressant de savoir comment procèdent-ils pour capitaliser, et ses moyens financiers et son savoir-faire.

M. Karroubi estime à quelque 100 milliards de dollars le potentiel d’investissement des Algériens installés à l’étranger quoique, ajoute-t-il, c'est plus le savoir-faire capitalisé par ces derniers qui devrait constituer le plus d’attrait.  

Pour amener ces derniers à s’investir au bénéfice du pays qui les a vus naître, il estime qu’il faudrait plus que « leur tendre la main ». Il faudrait, d’abord, indique-t-il, mieux les connaitre, savoir dans quels pays sont-ils installés et dans quels secteurs ont-ils développé des compétences avant de penser à les faire revenir, de manière temporaire ou définitive.

Il observe que contrairement à des pays qui, pour des considérations politiques et économiques, persistent à maintenir le contact avec les Algériens à qui ils ont attribués des bourses, il en est tout autrement de l’Etat dont ils sont issus, « qui, regrette-t-il, ne le fait pas toujours ».

Ce qu’il faudrait, propose-t-il, c’est instaurer un climat de confiance. Il rappelle y a eu beaucoup d’annonces, des séminaires, des congrès qui ont été organisés pour tenter de capter la diaspora Algérienne» mais, ajoute-t-il, dés lors qu’on cherche à passer aux choses sérieuses, « on est rapidement confronté à la réalité liée à l’environnement Algérien ».

Plus explicite », il mentionne la difficulté à entreprendre « l’acte d’investissement » les tracasseries de la bureaucratie et nombre d’écueils demandant à être franchis, sous peine, ajoute-t-il, de rester de « simples effets d’annonce ».

L’intervenant constate, cependant, la présence d'un « un flux » d’expatriés qui reviennent, s’installent et investissent et qu’il faudrait, souligne-t-il, « stimuler », en créant un climat de confiance et un cadre juridique stable et plus favorable à l’investissement.

Selon lui, l’Algérie perdrait 2% de son PIB « simplement par le fait que ses loi ne sont pas stables et qu’il n’y a pas de visibilité. « Et pour un investisseur venant de l'étranger, appuie-t-il, la stabilité c’est très important ». 

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