La Libye veut amorcer « la phase de transition de la révolution à l’état »

Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de Libye, Fayez Mustapha Serradj, a affirmé que l'objectif de la révolution et les sacrifices consentis par les Libyens étaient de construire un Etat démocratique civil moderne, soulignant que le moment est venu de passer de la phase de la « révolution à celle de l'Etat ».

Dans un discours à l'occasion de la célébration du 7ème anniversaire du soulèvement contre Mouammar al Kadhafi, le 17 février 2011, M. Serraj a exhorté tous les Libyens à « rester attachés à leur droit à l'expression et à l'autodétermination », au moment où l'ONU a rassuré de son engagement pour le succès du processus politique.

Il a interpelé la Chambre des représentants (Parlement) à accélérer « l'adoption de la loi sur le référendum sur le projet de Constitution », l'invitant à se conformer aux dispositions de la Déclaration constitutionnelle.

Le président du Conseil présidentiel libyen a également appelé la communauté internationale et la Mission de l'ONU à « assumer leur responsabilité envers ce qui se déroule dans le pays » et d'exprimer leurs positions très clairement à l'égard des prochains rendez-vous électoraux annoncés.

Et c’est cette question qui interpelle les experts politiques puisque  «  l’état libyen sera d’emblé menacé par le terrorisme et l’ingérence étrangère » c’est l’avis de l’expert politique libyen Kamel El Maraachi exprimait sur les ondes de la Radio Algérienne.

Sur le plan économique et financier, le président du Conseil présidentiel a annoncé que d'importantes réformes ont été menées et ont commencé à porter leurs fruits, citant le début du retour des entreprises étrangères et la reprise des projets interrompus tout en donnant la priorité au sud libyen et la reconstruction de Benghazi et d'autres villes touchées.

Il a souligné que cette année verra l'activation de la gestion décentralisée par les Conseils municipaux afin de donner une plus grande autonomie aux régions et favoriser la célérité des décisions.

Concernant la lutte contre le terrorisme, M. Sarraj a souligné qu'elle n'a pas encore pris fin, réitérant son appel à unifier les institutions de sécurité et militaires afin que l'ennemi commun puisse être combattu.

Il a évoqué l'escalade militaire et les menaces d'attaque contre la ville de Derna (Est), mettant en garde contre la destruction et la perte de vies humaines, appelant au traitement de la question avec « sagesse et pondération ».

Dans son discours au peuple libyen, M. Sarraj a indiqué que l'orientation, cette année, vers le développement ne peut pas avoir lieu sans un contrôle de sécurité dans la capitale Tripoli et les autres villes libyennes, saluant les dirigeants de sécurité et militaire et les employés des deux institutions.

Il a mis, toutefois, en garde contre toute tentation d'actes préjudiciables contre la capitale et d'autres villes, demandant à ceux qui sont tentés par de tels desseins de raisonner et d'arrêter de porter préjudice à leur pays.

L'ONU s'engage pour le succès du processus politique

De son côté, la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a réaffirmé son engagement à œuvrer au succès du processus politique dans ce pays, rappelant les sacrifices que les Libyens ont faits pour « vivre dans la dignité et dans un Etat doté d'institutions compétentes ».

« La MANUL renouvelle son engagement à travailler avec tous dans toute la Libye à promouvoir le processus politique, à mettre fin à la succession des transitions et à entrer dans une phase de certitude via un cadre constitutionnel, des élections crédibles et une réconciliation nationale », a-t-elle indiqué dans un message adressé à l'occasion de la célébration de l'anniversaire du soulèvement du 17 février.

La MANUL parraine les négociations sur un accord politique entre les factions libyennes depuis septembre dernier afin de mettre un terme aux divisions dans le pays.

L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a déclaré la semaine dernière qu'un certain nombre de conditions devaient encore être remplies avant d'envisager la tenue d'élections dans ce pays.

« Nous n'en avons réalisé pour le moment qu'une seule: le début de l'inscription des électeurs », a-t-il indiqué mercredi dernier lors d’une conférence de presse à Tripoli, souhaitant la tenue de ce scrutin avant fin 2018.

Conformément au Plan de règlement de la crise proposé en septembre dernier par M. Salamé, portant sur trois étapes dont l'organisation d'élections en 2018, la Haute Commission nationale électorale libyenne a prolongé jusqu'au 15 février la période d'enregistrement sur les listes électorales.

Cette décision prise en début du mois de février, a été approuvée par M. Salamé afin de permettre à un plus grand nombre de Libyens de s'inscrire parmi le corps électoral et assurer l'intégrité d'inscription des électeurs qui aspirent à « la construction d'un Etat démocratique, basé sur la justice, l'égalité et les instances souveraines ».

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