Le 19 Mars, fête de la Victoire : fin d’une longue guerre de libération gagnée à la force des armes contre le colonialisme

La célébration du 56e anniversaire de la fête de la Victoire, proclamée au lendemain de la signature des accords d'Evian, marque la fin d’une longue guerre de libération et d'un combat courageux et héroïque des Algériens contre le colonialisme français. 

Consacrée fête nationale de la Victoire en Algérie, le 19 Mars 1962 signait la fin d’une guerre de libération gagnée à la force des armes et de la détermination des millions d’Algériens, qui ont souffert, pendant plus d'un siècle, des affres de l'ordre colonial avec un lourd tribut fait de martyrs innombrables, de milliers de veuves et d’orphelins, de centaines de milliers de prisonniers, de détenus et d’invalides, ainsi que de destruction de milliers de villages et de hameaux. 

L'annonce officielle du cessez-le-feu conclu le 18 mars à Evian, a été ainsi accueillie avec une immense et incommensurable joie par les moudjahidine des maquis de l’Armée de libération nationale (ALN) et par l’ensemble du peuple algérien, qui venait de retrouver sa liberté et sa souveraineté. 

Avant d'aboutir au paraphe des Accords d’Evian, signés le 18 mars 1962 consacrant l’indépendance du pays, la délégation algérienne avait rejeté tout au long de ces négociations «toutes les propositions présentées par la France hypothéquant la souveraineté nationale après l’indépendance», témoignait feu Rédha Malek, porte-parole de la délégation du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), dirigée par Karim Belkacem.

Les négociations d’Evian, qui avaient débuté le 20 mai 1961 et suspendues à plusieurs reprises, ont été marquées par l’obstination de la partie française qui avançait trois propositions rejetées par la délégation algérienne.

Ces propositions concernaient le maintien du Sahara algérien et la base navale de Mers El-Kébir (Oran) sous domination française, et la question du million de Français établis en Algérie.

Mais devant les propositions françaises, la délégation algérienne avait campé sur sa position au sujet du Sahara qu'elle était déterminée à défendre coûte que coûte, avant de convenir avec la délégation française du maintien des investissements français au Sahara pendant une durée de trois ans, notamment après la découverte de pétrole.

Pour ce qui est du statut des Français d’Algérie après l’indépendance, les deux parties sont parvenues à un accord accordant un délai de trois ans aux Français pour choisir la nationalité algérienne ou de garder leur nationalité française et être traités conformément aux lois qui régissent les étrangers en Algérie.

S’agissant de la Base navale de Mers El-Kébir, la proposition présentée par la partie française selon laquelle la France exploiterait la Base pendant 99 ans. Le rejet de cette proposition par la délégation algérienne étant catégorique, il a été convenu d’accorder une concession de 15 ans à la France.

Dans l'euphorie de l'indépendance, le pays a été appelé à s'engager dans un nouveau et long processus historique, celui du combat pour la construction du pays qui puisera l’intégralité de son essence dans l'esprit qui a marqué le processus de recouvrement de la souveraineté nationale pour soustraire le pays de l’occupation étrangère. 

Dans cette logique, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a exhorté, les Algériens, à l'occasion du 55e anniversaire de la fête de la Victoire, à être, à l'instar de leurs aïeux et ancêtres, les artisans des événements et des réussites, les bâtisseurs d'une Algérie forte et solide sur les plans économique et sécuritaire.

Il avait souligné, par la même occasion, que «c'est le jour où notre vaillant peuple a sonné le glas d'une très longue période coloniale se dressant fièrement et dignement au terme de la Glorieuse guerre de Novembre dont les artisans ont été les enfants de ce peuple. Une génération armée d'une volonté et d'une foi inébranlables et qui a consenti un lourd tribut de sacrifices en millions de martyrs, d'invalides, de veuves et d'orphelins nonobstant la destruction et les tragédies ayant touché toutes les familles à travers le pays».

Pour le président Bouteflika, «si le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu, a été arraché grâce aux sacrifices des chouhada et moudjahidine, c'est aussi le fruit d'âpres négociations menées par la délégation de l'Algérie combattante qui a fait montre d'une grande intelligence et compétence en négociant avec l'occupant. Mue par la loyauté 

et la fidélité à la patrie, la délégation algérienne a pu, en dépit des références et ressources de l'ennemi, arracher le droit intégral de notre peuple à sa liberté et à sa souveraineté sur son territoire tout entier».

«A travers cette épopée, de combat et de négociations, notre peuple a donné, par sa glorieuse révolution, une image admirable de son parcours militant qui fait aujourd'hui et fera demain notre fierté», a-t-il encore ajouté.

 

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