Le représentant de l’UGTA Amar Takjout : les syndicats sont en deçà de leurs capacités à défendre les conquêtes sociales des travailleurs

Pour le représentant du syndicat UGTA, Amar Takjout, il y a un net recul des droits des travailleurs, parce que beaucoup de pays, au nom de la compétitivité et de l’économie de marché, sont en train d’opérer  un nivellement « par le bas » des acquis sociaux remportés par le monde du travail. 

Reçu, lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il considère que l’Algérie ne peut échapper à ce type de pression, d’autant, ajoute-t-il, que les « les syndicats semblent être en deçà  de leurs capacités de défendre les conquêtes sociales » du monde du travail.

Il n’en observe pas moins que contrairement aux pays où ces droits sont remis en question, en Algérie, on continue d’y préserver les quatre semaines de congé, les huit heures de travail et les systèmes de retraite et de sécurité sociale.

S’exprimant à la veille de la célébration de la fête du Travail, il relève que cela ne veut par pour autant signifier qu’il n’existe pas des arrières pensées des gouvernants à vouloir réduire et réformer certains de ces acquis.

Mais si ces derniers en venaient à être remis en cause, que ce soit à l’étranger ou en Algérie, M. Takjout n’en considère pas moins qu’une « renaissance du combat syndical » pourrait contribuer à stopper ces velléités de réforme.

Commentant, à ce propos, le nouveau projet de Code du Travail, lequel pourrait d'après lui présenter une menace de remise en cause des acquis des travailleurs Algériens, M.Takjout prévient que ces derniers  « ne se laisseront pas faire ».

Commentant ce qu’il appelle la « déperdition syndicale » où le peu d’intérêt éprouvé par des travailleurs à adhérer à une organisation de défense de leurs droits, l’intervenant estime que c’est le comportement de certains dirigeants  syndicalistes qui est la cause.  

Pour lui, si le syndicalisme a perdu de sa nature originelle, c’est parce que, commente-t-il, « ce n’est pas l’endroit où l’on doit s’enrichir », raison, selon lui, qui oblige à « changer de comportement et de mentalité ».

Pour cela, le représentant de l’Union générale des travailleurs Algériens appelle à instituer un « dialogue social » qui ne soit plus un concept creux, or, regrette-t-il, il existe un déficit en matière de culture du dialogue social dans le pays.

Soulignant que le syndicalisme c’est avant tout du militantisme et de l’engagement, il appelle enfin à changer méthodes, à cultiver la culture du compromis et pour cela, à « apprendre à négocier ».

 

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