L'OCI appelle à l'envoi d'une «force de protection internationale» en Palestine occupée et condamne Israël

Les pays musulmans ont appelé à l'envoi d'«une force de protection internationale» en Palestine occupée et condamné Israël pour le bain de sang de Ghaza, lors d'un sommet à Istanbul vendredi.

Les représentants des 57 pays de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont appelé à «une protection internationale pour le peuple palestinien, y compris par l'envoi d'une force de protection internationale», selon le communiqué final.

L'OCI a en outre condamné «les actions criminelles des forces israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, notamment dans la bande de Ghaza», où près de 60 Palestiniens sont morts lundi sous les balles israéliennes.

Le texte accuse l'administration américaine «de soutenir les crimes d'Israël, y compris en le protégeant au Conseil de sécurité de l'ONU».

Il épingle aussi Washington pour le transfert de son ambassade à El-Qods, y voyant un «acte de provocation et d'hostilité contre la nation islamique».

Il appelle également l'ONU à mettre sur pied «une commission d'enquête internationale» pour faire la lumière sur le bain de sang de Ghaza.

Pour sa part, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika à ce sommet extraordinaire de l' OCI, a réitéré, lors de son allocution, le soutien de l'Algérie à la lutte du peuple palestinien en vue de juguler toutes les mesures arbitraires prises à son encontre et son droit de faire face à la machine de répression israélienne et aux pratiques arbitraires exercées par l'occupant sioniste dans la ville sainte d'El-Qods, en Cisjordanie et dans la Bande de Ghaza».

M. Bensalah a souligné que l'Algérie «appelle à la relance à la poursuite des efforts internationaux qui s'inscrivent dans le cadre du soutien de la résistance du peuple palestinien».

Le président du Conseil de la nation a notamment déclaré que l'OCI doit «redoubler d'efforts pour défendre la cause palestinienne, qui, constitue pour elle, une question centrale et essentielle, et cela ne peut se faire qu'en évitant les divisions et scissions entre les musulmans, en colmatant  les fissures et en réglant les différends, pour permettre ainsi à tous les pays membres d'unifier et de redynamiser toutes les voies politiques, diplomatiques et juridiques offertes aux niveaux national, régional et international, pour mettre un terme à l'occupation israélienne et à sa politique de judaïsation des lieux saints musulmans et chrétiens dans la ville sainte d'El-Qods».        

«L'OCI doit, en collaboration avec la communauté internationale, activer les démarches visant à défendre le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'établissement d'un Etat, à travers l'instauration d'un climat politique et juridique positif et favorable à la paix à même d'élaborer une approche commune et crédible pour mettre fin au conflit et à l'occupation, conformément aux dispositions du droit international et des décisions de l'ONU», a poursuivi M. Bensalah.

M. Bensalah a en outre rappelé que le statut particulier de la ville d'El-Qods «revêt une importance primordiale pour la nation musulmane et la communauté internationale toute entière, nonobstant l'appartenance religieuse, d'où la nécessité de préserver le caractère spirituel, religieux et culturel exceptionnel de la ville sainte, à travers le règlement définitif de la situation, à la faveur de négociations conformes aux décisions pertinentes de l'ONU».

«Le processus de paix, en situation de blocage complet depuis plusieurs années déjà, se trouve aujourd'hui dans une véritable impasse, en raison de positions irrationnelles, sans fondement politique, juridique et diplomatique et diamétralement opposées à son rôle consistant à contribuer aux efforts internationaux d'instauration de la paix dans la région», a-t-il soutenu.

Le président du Conseil de la nation a réitéré «la détermination du président de la République à ne ménager aucun effort en vue de contribuer à la réussite des travaux de ce sommet», formant le v£u de voir «ce sommet couronné de résultats positifs et audacieux, à mettre en £uvre, en vue d'assurer la protection du peuple palestinien et soutenir ses droits confisqués pour l'établissement d'un Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale.

Entretiens avec Rami Abdallah

Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, s'est également  entretenu vendredi, avec le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, en marge des travaux du sommet extraordinaire de l'OCI selon un communiqué du Conseil. 

La rencontre qui a eu lieu en présence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a permis de passer en revue la «situation palestinienne dans ce contexte marqué par la grave escalade et les agressions israéliennes commises quotidiennement contre des Palestiniens innocents», a précisé le communiqué.

Les deux parties ont évoqué en outre les «moyens susceptibles de faire face à cette situation pour garantir la protection du peuple palestinien et lui permettre de recouvrer ses droits légitimes et d'établir un Etat indépendant avec pour capitale Al Qods», ajoute-t-on de même source.

M. Bensalah a réitéré la «position constante de l'Algérie en faveur de la Palestine, sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que son soutien absolu au peuple palestinien pour le recouvrement de ses pleins droits». 

Pour sa part, le Premier ministre palestinien a salué le «soutien inconditionnel de l'Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et sa solidarité permanente avec la Palestine, peuple et gouvernement», conclut le communiqué. 

Dans la même journée, des milliers de personnes ont manifesté  à Istanbul en soutien aux Palestiniens, en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan et du Premier ministre palestinien Rami Hamdallah, après l'agression israélienne contre Ghaza où plus de 60 Palestiniens ont été tués. La manifestation s'est déroulée à l'appel de M. Erdogan, avant le sommet de l'OCI en début de soirée.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait condamné mercredi le silence de la communauté internationale face à la «tyrannie israélienne» après la mort d'une soixantaine de Palestiniens sous des tirs israéliens lundi lors de la manifestation à la frontière de Ghaza.

«Si le silence persiste face à la tyrannie israélienne, le monde va s'enfoncer rapidement dans un chaos où les bandits feront la loi», avait lancé M. Erdogan lors d'un dîner de rupture du jeûne à Ankara.

Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Ghaza se rassemblent depuis le 30 mars près de la frontière pour la «Marche du retour» qui revendique le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés en 1948. Les forces d'occupation israélienne ont tué lundi près de 60 manifestants palestiniens et blessé 2.500 autres, lors de protestations pacifiques le long de la barrière de sécurité séparant l'occupant israélien de la bande de Ghaza, faisant de cette journée la plus meurtrière depuis l'agression israélienne à l'été 2014.

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