Ruptures récurrentes de médicaments : le président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens l’impute à l’absence d’un système d’évolution des stocks

Si l’on en croit le Syndicat national Algérien des pharmaciens d’officine (SNAPO) quelque 200 licences d’importation de médicaments en rupture de stock  n’auraient pas été délivrées par la direction de la Pharmacie dépendant du du ministère de la Santé.

Commentant, jeudi, cette information durant l’émission L’Invité de la rédaction de la Radio Algérienne, le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens signale qu’un certain nombre de produits de soins se trouve en « rupture récurrente », soit en raison des insuffisances d’approvisionnement, ou bien du fait de la non délivrance de programmes pour les importer.

M. Lotfi Benbahmed indique qu’il s’agit pour beaucoup, de médicaments jugés « pas très utiles » ou bien ceux qui auraient été l’objet d’engagements à la production de la part de laboratoires nationaux.

L’erreur explique-t-il, a été de considérer que ces derniers pouvaient les produire rapidement et en quantité, alors qu'ajoute-t-il, il fallait prendre en compte le fait qu’ils ne pouvaient le faire que ne manière progressive.

Selon lui, la réglementation existante permet de régler la question récurrente de disponibilité du médicament « de manière automatique », les laboratoires Algériens devant, en principe, disposer de stocks stratégiques couvrant une période de 90 jours, « or, relève-t-il, ces stocks n’existent pas ».

L’intervenant considère que la constitution de tels stocks est essentielle dans la mesure prévient-il où « on n’est pas à l’abri d’évènements internationaux », ou bien de conflits sociaux au niveau de ports à l’étranger, susceptibles de provoquer des retards de livraison de médicaments non produits localement.

Pour évacuer de pareils disfonctionnements, M. Benbahmed propose de donner plus de moyens à la direction de la pharmacie et à l’Agence du médicament, en termes de régulation et de disposer d’un système informatique permettant de connaitre l’évolution des stocks nationaux en temps réel et desquels « dépend la vie de millions de malades ».

Pour autant et à l’exemple de nombre de pays dans le monde, même les plus avancés, le président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens rappelle que l’Algérie dépendra toujours de l’importation pour un certain nombre de médicaments. Il n’en considère pas moins que des efforts doivent être fait pour investir dans la recherche et le développement pour concevoir certaines de « nos propres molécules ».

Citant une enquête faisant état de nombreux malades contraints de faire le tour de plusieurs officines à la recherche de médicaments, l’invité appelle à sortir de « cette ornière ».

Les médecins, observe-t-il, ne savent plus quoi prescrire en raison du manque de divers corticoïdes, de certains antibiotiques, de produits de gynécologie ou de psychiatrie, tout cela, rappelle-t-il une nouvelle fois, par la faute du non suivi des stocks de médicaments, à l’origine de « la spéculation et aux ventes concomitantes ».

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