Mustapha, l’artiste qui fait parler les murs de la Casbah

Landri Mustapha, 46 ans, est natif de la Casbah. Nous l’avons surpris, samedi matin, alors qu’il était occupé à peaufiner les derniers traits d'une fresque réalisée sur le mur de l’une des habitations de la vieille médina.

Maniant, tour à tour, pinceaux et bombes de peintures de différents tons, cet «artiste de rue» accomplit des merveilles sur de vieux murs de la Casbah, vieillissant, craquelés, chargés d’histoire et de mémoire, auxquels il semble donner vie.

Il explique qu’il pratique ce qui est devenu son métier, à la demande des personnes qui viennent  solliciter ses dons depuis qu'il était tout jeune. Entre autres réalisations, on lui doit les peintures murales réalisées à proximité de l'endroit où Ali Ammar, dénommé Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Petit Omar et Bouhamidi trouvèrent la mort après avoir refusé de se rendre à la soldatesque française. 

A travers ses tableaux muraux, on découvre ou redécouvre des parcelles du quotidien des casbadjis vacant à leurs occupations quotidiennes ou déambulant dans les ruelles et les marchés.

Mustapha affirme être l’auteur de la majeure partie des fresques, qu’un visiteur curieux a le loisir de pouvoir découvrir, pour peu qu’il lui prenne l’idée d’aller se perdre dans les innombrables venelles de l’El Djazaïr d’antan.

Sur son chemin, celui-ci pourra en même temps constater le triste spectacle de ces nombreuses maisonnées au style mauresque particulier qui, rattrapées par le temps et l’indifférence des hommes, continuent de s’écrouler les unes après les autres, alors que d’autres renforcées par des étais attendent d’être, peut-être, d'être sauvées. 

Régulièrement, pendant qu’il s’applique à son art, Mustapha et son œuvre voient défiler des myriades de curieux qui s’arrêtent pour apprécier ses coups de pinceaux, entamer une discussion avec lui ou bien prendre une photo souvenir en sa compagnie.  

 

 

 

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