Relance du processus de paix au Sahara Occidental : Le CS renouvelle son appui à Kohler

Le représentant du Polisario, Sidi Mohamed Omar (à gauche de la photo), au séminaire du Comité spécial de décolonisation de l'ONU (Comité des 24) tenu jeudi à Saint Georges à Grenade

Le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni jeudi à New York, a apporté son appui aux efforts entrepris par l’émissaire onusien, Horst Kohler, pour organiser la première série de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc à Genève, appelant les deux parties au conflit à s’engager dans ces discussions de bonne foi et sans conditions préalables.

Le Conseil de sécurité a exprimé son soutien unanime à l’initiative de M. Kohler d’inviter les parties au conflit à rejoindre la table des négociations à Genève, a déclaré à l'APS une source proche du dossier à l’issue d’une réunion à huis clos sur la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental), tenue à New York.

Un appui de taille pour le médiateur onusien car le rôle de ce dernier même s’il constitue un élément important dans le processus de paix, il ne sera pas décisif sans le soutien du Conseil de sécurité, s’accordent à dire plusieurs observateurs.

Avant Horst Kohler, l’émissaire américain, Christopher Ross, a été l’objet d’une opération de sabotage franco-marocaine au Conseil de sécurité et ne pouvait pas aller loin dans sa mission de médiation sans le soutien de l’organe onusien.

Il ressort des différentes interventions des membres du conseil, la nécessité pour les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, de s’engager dans des négociations de bonne foi et sans conditions préalables, précise-t-on de même source.

Les membres du Conseil de sécurité ont relevé, par ailleurs, l’importance de la Minurso comme élément de prévention des conflits qui contribue à la stabilité régionale. 

La réunion de jeudi qui précède les traditionnelles discussions annuelles sur le renouvellement du mandat de la Mission, a été consacrée à la présentation du nouveau rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur le Sahara Occidental.

La version finale de ce document, rendu public mercredi, rend compte des faits nouveaux intervenus sur le terrain, en particulier l’état d’avancement des négociations politiques et les difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la Minurso et les mesures prises pour les surmonter.

Vers une prorogation de six mois à la Minurso

M. Guterres, qui a plaidé dans ce rapport pour le maintien de la mission onusienne, a invité le Conseil de sécurité à proroger son mandat d’une année.

Mais il serait difficile pour le Conseil d’accéder à cette demande, étant donné que les Etats-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, s’en tiennent à leur proposition de six mois pour maintenir la pression sur les parties au conflit afin de relancer les négociations directes, confie une autre source à l’APS.

La proposition américaine sera fort probablement reconduite d’autant plus que la Russie, membre permanent au Conseil de sécurité, ne s’oppose à un mandat de six mois, s’il est la seule option pour appuyer la dynamique enclenchée par Horst Kohler.

Les Etats-Unis, ont précisé en avril, que l’écourtement du mandat de la mission vise à ramener les parties au conflit à la table des négociations dans un délais de six mois et à en finir avec le statut quo au Sahara Occidental.

Washington a, alors, affirmé que la responsabilité incombait au Conseil de sécurité qui a laissé "le Sahara Occidental devenir un exemple typique de conflit gelé".

Une démarche qui n’était pas du goût de la France, qui avait, alors déclaré, que le renouvellement de six mois devait rester une exception, arguant que le maintien d’un cadre annuel garantissait la stabilité des opérations de maintien de la paix.

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