La proposition, faite hier par le général Gaid Salah, chef d’Etat-major, vice-ministre de la Défense nationale, d’aller vers l’application de l’article 102 de la Constitution comme solution à la crise politique que traverse présentement le pays appelle déjà, selon les spécialistes, à trois réactions possibles.
Invité ce matin à l’émission L’invité de la rédaction à la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Walid Laggoune, professeur en droit constitutionnel à l’Université d’Alger, évoque une première réaction qui sera celle de ceux qui accepteraient l’application pure et simple l’article en question dans le respect de la Constitution. Il y aura aussi ceux qui demanderaient l’application de l’article 102, mais avec l’exigence de garanties suffisantes « pour que la transition se fasse à la fois de manière pacifique et sur la base de l’expression populaire », et enfin ceux qui vont rejeter cette application et demandent « de sortir entièrement des dispositions de l’article en question pour aller vers des institutions transitoires ».
L’invité de la Radio a bien voulu rappeler avec insistance que le respect de la Constitution est, depuis cinq vendredis déjà, une revendication constante du peuple. Elle l’a été surtout par les magistrats et les avocats qui ont exprimé cette exigence dans la rue.
Tout en soulignant l'importance que l’un des acteurs institutionnels majeurs s’exprime enfin sur cette revendication, le professeur Laggoune fait toutefois remarquer qu’il ne s’agit là que d’une proposition et que ni le Conseil constitutionnel, ni le Parlement n’ont encore réagi et qui doivent constater en effet la vacance du poste de chef de l'Etat.
Justement, avant cette analyse, le professeur Laggoune a bien voulu expliquer aux auditeurs en quoi consistent les dispositions de l’article 102 de la Constitution. Ce dernier codifie les trois situations de vacance du poste de président de la République.
Ces cas sont en effet, la démission, le décès ou encore l’empêchement du président de pouvoir exercer ses fonctions, essentiellement pour cause de la maladie, avec cependant la question de savoir si cet empêchement est temporaire ou permanent.
« Une fois ces cas sont établis, selon les procédures définies par le même article, le président du Conseil de la Nation assure l’intérim pour des durées différentes selon les trois cas cités », de 45 jours à 90 jours, soit trois mois.