Alger : la dernière opération de relogement à la Casbah "entachée de plusieurs dépassements"

Plusieurs dépassements ont entaché la première phase de la 25e opération de relogement à Alger, consacrée à la Casbah par les services de la wilaya d'Alger, après l'effondrement en avril d'un immeuble à la Basse Casbah, ayant fait cinq victimes, ont indiqué samedi les membres de "la Fondation Casbah". 

M. Athmane Bouras, membre du bureau de la Fondation, a indiqué que l'opération de relogement qui a concerné nombre de bâtisses de la Casbah, les 4 et 5 mai, n'a en réalité bénéficié qu'à 255 familles de la Casbah, alors que les services de la wilaya avaient parlé du relogement de 300 familles, affirmant l'existence de plusieurs dépassements dans l'opération de relogement. 

Le responsable a cité, à titre d'exemple, l'immeuble 11 sis rue Tamglit, qui abritait 22 familles, sauf que les documents officiels dont la fondation dispose des copies  indiquent que l'opération de relogement avait concerné 29  familles, soit une hausse de sept (7) familles qui n'habitaient pas l'immeuble en question. Ceci s'est reproduit-poursuit M. Bouras - sous plusieurs formes, dans plusieurs autres points à la Casbah, lors de la même opération, tels que l'immeuble 4 sis rue Ali Tamgilt (ex-rue Boutin), rue des Frères -Racim, l'immeuble sis rue N'Fissa, immeuble 13 sis rue Hadj Omar et immeuble 2 sis rue Mohamed Arouri. 

Selon l'intervenant, l'opération a également concerné les résidants d'immeubles non concernés par la fiche technique qui atteste du risque d'effondrement ( classé rouge par l'Organisme national de contrôle technique de la construction (CTC)), alors que les familles résidant des bâtisses présentant des fissures et menaçant ruine à tout moment, n'ont pas été relogées, tandis que d'autres familles ont été relogées et d'autres résidant le même immeuble ont été exclues, bien qu'en possession de documents attestant qu'elles n'avaient bénéficié d'aucun logement auparavant, dans le cadre des précédentes opérations de relogement. 

Pour sa part, Ali Mebtouche, président de la Fondation, a indiqué que la préservation des bâtisses de la Casbah et des droits de leurs résidants, demeurait l'une des préoccupations majeures de la Fondation, appelant à une plus grande transparence dans le dossier de la rénovation de la Casbah. 

M. Mebtouche  a rappelé que les quotas de logements destinés aux habitants de la Casbah, connaissent depuis longtemps, plusieurs dépassements, à travers le recours à la triche dans les listes des bénéficiaires et dans les quotas censés être destinés à leurs bénéficiaires.

Les membres de la Fondation ont évoqué l'histoire ancienne de la Casbah qui est, plus que jamais, menacée de disparition, appelant toutes les autorités à la préservation de cette héritage humanitaire et civilisationnel qui regorge de faits historiques.      

Les membres de la Fondation se sont également engagés à se tenir aux côtés des habitants, en vue de mettre la lumière sur tous les dépassements qui se produisent à chaque opération de relogement, tandis que certains se sont dit disposés à présenter tous les documents en leur possession, à la justice, pour l'ouverture d'une enquête judiciaire sur toutes les triches et tous les dépassements ayant entaché la dernière opération de relogement à la Casbah.(APS) 

Habitat