Intoxications alimentaires : 10.000 cas dont 7 décès en 2018

Quelques 10.000 cas d'intoxication alimentaire, dont 7 décès, ont été enregistrés en 2018, selon un bilan présenté par le Directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr. Djamel Fourar.

Imputant les intoxications alimentaires au non-respect des règles d'hygiène et à la mauvaise conservation des produits alimentaires, notamment périssables, Dr. Fourar a fait savoir que l'Algérie enregistrait, annuellement, entre 5.000 et 10.000 cas, particulièrement durant la saison estivale.  

Les intoxications alimentaires figurent parmi "les maladies à déclaration obligatoire" mais il est difficile pour la tutelle de recenser tous les cas, en ce sens qu'un grand nombre de personnes ne se déplacent pas aux structures de santé et préfèrent recourir aux soins traditionnels, a-t-il expliqué, estimant que les cas déclarés "ne reflètent pas le chiffre réel qui peut s'élever à 50.000 cas/an".

Pour sa part, le Dr. Malika Djoudad, chargée de la prévention des intoxications alimentaires au ministère de la Santé a rappelé que "la majorité des cas d'intoxication alimentaire enregistrés sont déplorés à l'occasion des fêtes de mariage et autres cérémonies où sont servis parfois des repas "impropres à la consommation", en raison de la chaleur et du non-respect des règles d'hygiène ou de conservation.  

En cas d'apparition de symptômes à l'instar "de coliques, de vomissements, de diarrhées ou de céphalées", il est impératif de consulter le médecin, d'autant que la nature de certains produits conjuguée à ces symptômes "pourrait être létale", a insisté Dr. Djoudad.

Elle a expliqué, également que certains symptômes sont constatés deux heures, voire un peu plus, après la consommation du produit incriminé, alors que d'autres "n'apparaissent que 15 jours après", recommandant de boire beaucoup d'eau pour éliminer les toxines. 

Soulignant que les personnes présentant un déficit immunitaire sont les plus "sévèrement atteintes", Dr. Djoudad préconise de veiller scrupuleusement à "la bonne hygiène" des ustensiles et équipements de cuisine et à la température lors du stockage des produits alimentaires dans les chambres froides ou les réfrigérateurs.

Nombre très réduit des cas d'intoxication durant Ramadhan

"Les cas d'intoxication durant le mois de ramadhan sont très réduits", aussi bien au niveau des foyers que dans les restaurants collectifs, vu que les repas sont préparés au quotidien et non conservés, a-t-elle ajouté.

La même responsable a mis en garde contre "le fait de réchauffer plusieurs fois le même plat puis le conserver au réfrigérateur", précisant que cette pratique "pourrait être létale". Elle a appelé à ne pas  conserver les repas cuisinés avec certains produits frais, afin d'éviter leur dégradation et d'éventuelles intoxications.

Les cas d'intoxication peuvent augmenter durant la saison estivale "en raison de la hausse des températures et de la dégradation de certains produits notamment ceux vendus sur les trottoirs et exposés au soleil.

Par ailleurs, Mme Djoudad a recommandé de bien rincer les fruits et légumes ainsi que les viandes notamment le poulet et les oeufs, tout en prenant des précautions lors de l'achat de certains produits congelés tels que les poissons dont la conservation exige des conditions particulières.

Le ministère a appelé à réactiver les bureaux communaux d'hygiène et de lutte contre les épidémies, dont la tâche est de veiller à prémunir contre les maladies gastriques, d'effectuer les analyses nécessaires et de sensibiliser les citoyens au respect des horaires de dépôt des déchets, pour éviter la prolifération des insectes et des rongeurs.

Par ailleurs, le ministère a mis l'accent sur le renforcement du contrôle sanitaire, l'amélioration du réseau de raccordement d'eau potable et le contrôle d'eau de mer et des barrages.

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