Productions céréalières : pour le professeur en agronomie, Fouad Chahat, il n’a jamais existé de stratégie clairement établie

Ce mardi, marqué par le lancement officiel de la  période des moissons, l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, le professeur en agronomie Fouad Chahat.

Amené à commenter le phénomène de rétrécissement des superficies céréalières, cet ancien directeur de l’Institut national de recherche agronomique (INRA), explique qu’en réalité celles-ci sont restées durant de longues années « stagnantes », se situant, dit-il, autour de 3 millions d’hectares ensemencées chaque année.

Il précise que ces étendues sont réservées pour une bonne partie à la production de blé dur et de blé tendre (2 millions d’hectares), le reste étant consacré à la culture d’orge et d’avoine.

Selon M. Chahat ces productions sont, de plus, incertaines, en raison, explique-t-il des aléas climatiques, lesquels note-t-il, iront en s’aggraver « si des précautions nécessaires ne sont pas prises ».

Des mesures arrêtées précédemment pour contrer cette menace, l’intervenant déclare qu’il n’y a, à proprement parler, « jamais eu de stratégie » clairement établie, à laquelle tous les responsables en charge du domaine agricole devaient se conformer.  

Mettant en avant « la forte emprise » de l’administration agricole sur ce secteur qu’elle est sensée organiser et développer, l’intervenant signale, par exemple, que les tentatives d’activer les conseils interprofessionnels de filières ont toutes échouées et n’ont donc pu  jouer le rôle attendus d’eux.

Si on en croit, par ailleurs l’invité, l’agriculture ne s’est toujours pas stabilisée, des suites notamment de la mise en œuvre du principe de la concession agricole, une situation qui, d’après lui, a contribué à freiner l’investissement au bénéfice de cette activité, avec au final, dit-il, « des résultats mitigés ».

Des importantes subventions annuelles accordées depuis deux décennies au secteur agricole, M. Chahat affirme, d’autre part, que la moitié était utilisée,  pour subventionner les produits de consommation et pour régler les factures d'importation de céréales et de poudre de lait, en particulier.

Si l’on en croit ce dernier, ces subventions remises par le biais des banques, étaient toujours versées « aux mêmes agriculteurs », environ 15% du total des exploitants, c'est-à-dire ceux qui pouvaient présenter des garanties suffisantes pour pouvoir en bénéficier.  

  

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