Persistance de la pénurie de médicaments : M. Mohamed Nibouche pointe du doigt des «incompétences au plus haut niveau»

Pour répondre aux besoins de santé de ses populations, l’Algérie importe annuellement pour environ quatre milliards de dollars de médicaments et d’équipements, ce qui ne contribue pas pour autant, à assurer leur disponibilité « constante et régulière ».

L’ancien directeur de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, Mohamed Nibouche, rappelle que cette « pénurie » n’a cessée de perdurer, « depuis 2015 à ce jour », en raison, selon lui, de la « non gestion » du secteur du médicament, à l’origine des difficultés à dispatcher celui-ci dans le travers le pays.

S’exprimant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, ce dernier impute la responsabilité de ce marasme au ministère de la Santé et au dernier directeur central de la pharmacie, lequel  vient de démissionner, qu’il accuse de n’avoir pas assuré une gestion convenable des stocks de médicaments.

Pour M. Nibouche, l’absence d’une « stratégie au long cours », en matière de  gestion et de régulation des traitements résulte d’une « incompétence au plus haut niveau ».

Pour l’intervenant, « il est impardonnable que depuis plus d’une décennie, on n’ait pu arriver à assurer la disponibilité des médicaments », alors que, poursuit-il, le ministère possède tous les chiffres relatifs à la demande de soins et qu’il dispose, par ailleurs, des états de stocks des quantités produites localement et de celles importées.  

« Quel est le problème ? » s’emporte M. Nibouche. « Comment ne peut-on pas, aujourd’hui, acheter la quantité suffisante à mettre à la disposition des patients attendant leur traitement et dont c’est un des droits constitutionnels ? »

Il rappelle que la récente loi sur la Santé avait institué la création d’une Agence nationale du médicament laquelle, dit-il, s’est trouvée « dépourvue d’un pouvoir de décisions au plan technique, de transparence et de ressources en matière de gestion du produit pharmaceutique ».

Quand on en arrive à des décisions pareilles, résume-t-il, « il est normal de ne pas savoir à quel niveau prendre la décision pour gérer la problématique des produits médicamenteux ».

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