Marche pacifique – vendredi 20 : rendez vous avec l’histoire et un espoir grandissant pour le changement

Grandiose est la marche du vendredi 20 coincidant avec le 57ème double anniversaire de la jeunesse et de l'Indépendance - le 5 Juillet de chaque année - et les deux discours prononcées la veille par MM. Abdelkader Bensalah et Ahmed Gaïd Salah respectivement Chef de l'Etat et le chef d'Etat major. Le premier s'est exprimé, pour rappel, sur le contour et les péripéties du dialogue national tel que demandé par le hirak, le second s'est prononcé sur la poursuite des procès contre tous les mis en cause dans les affaires de malversations ou de mauvaise gestion quels que soient leurs rangs de responsabilité ou leurs domaines d'activité.

Sous une température caniculaire, notamment au Sud du pays, les marcheurs battaient le pavé vers toutes les places publiques de rassemblement en Algérie pour ressusciter à l'occasion la joie et la fierté populaire d’une nation qui a combattu pour son honneur et sa souveraineté et célébrer, par là même, le mémoriel anniversaire de l’Indépendance. Vendredi 20 était l'occasion de démontrer, en force et honneur : " Souveraineté au peuple" et "Gloire aux martyrs". 

Dans plusieurs wilayas, un hommage a été également rendu aux martyrs et moudjahidine qui ont libéré le pays du joug colonial. Les millions de citoyens qui se sont rassemblés, ici et là, ont brandi plusieurs portraits des martyrs de la Guerre de libération et des banderoles portant la mention : "Nous vous restons fidèles" ou "1962 libération de la terre - 2019 liberté du peuple" et appelant à la libération du moudjahid Lakhdar Bouragaâ.

Brandissant l’emblème national omniprésent, les Algériens, qui bravaient un soleil estival torride sont descendus pour le 20ème vendredi consécutif dans la rue pour fêter aussi, en force et en familles, des acquis du hirak et marquer, encore une fois, par leur détermination, une présence inédite dans l’union et revivre les sensations d’une mobilisation, qui a fasciné le monde entier par son caractère pacifique, jamais vécue depuis 1962 quand Algériens de tous bords ont scandé, haut et fort, « sept ans barakat » face à la crise politique de cet autre été algérien.

Après 20 ans de règne passées sous le joug de la corruption et de ses corrupteurs (1999-2019), les Algériens se sentent enfin libérés depuis le 22 février et se mobilisent - chaque vendredi - pour libérer l’Algérie, moult fois martyrisée, par ceux-là même qui l'ont gouvernée par des pratiques, pour le moins, malsaines et indécentes au dépens d’un peuple pacifique qui aspirait à une vie meilleure.

Des acquis et encore des revendications

Il faut dire que le hirak a, pour rappel, fait pression pour empêcher, en moins de quatre mois, à la fois le cinquième mandat à Bouteflika, avorter la présdeintielle du 4 juillet et occasionner l'instruction de beaucoup d'affaires liées à des cadres suppérieurs de l'Etat dont deux premiers Ministres qui sont actuellement cloués à la prison d'El Harrach où croupillent également des hommes forts du "régime honni". 

En ce vingtième vendredi les protestataires réitèrent leur désire pour un changement radical du système de gouvernance, l’éviction de tous ses symboles et une justice équitable contre tous ceux qui ont arnaqué le pays par de faux discours, par de fausses promesses, par le faux et usage de faux.

Partout dans le pays tout comme à Alger, des marréess humaines, à densité jeunesse, clament encore et toujours de "vrais changements", pour "une Algérie nouvelle", un "Etat civile", une" réelle démocratie", une "équitable justice" et la libération des détenus du hirak, constatent les journalistes de la radio chaine 3. 

Nahla Bekralas décrit un peu d'agitation sans heurts ni incident majeurs à signaler. Les forces de sécurité pour opérer queqlues arrestations à la place Audin, la Grande poste et environs suite à la fermeture de certaines artaires comme la rue Hassiba. 

Dans l'est du pays, des dizaines de milliers de citoyens exigent "le respect de la volonté du peuple", scandant : "le peuple est source de tout pouvoir", "rupture immédiate et totale avec le système" et "partez tous".

A Mila et Oum El Bouaghi, sur les banderoles des marcheurs, on a mentionné : "Nous poursuivons notre mouvement jusqu’à l’édification d’un Etat de compétences et des personnes intègres".

Dans la capitale des Aurès, à Batna, les quelques milliers de marcheurs, enveloppés dans l’emblème national, ont sillonné le centre-ville entonnant des chants patriotiques, et exigeant le départ de la "Issaba et revendiquant "un Etat civil". Les mêmes revendications ont été réitérées par les manifestants à Skikda.

A M’sila, les manifestations ont été distinguées par un appel au respect des symboles de la Révolution. "Non au dénigrement des symboles de la Révolution", scandait la foule.

Dans l'ouest du pays, les mêmes slogans ont été affichés par les marcheurs qui déferlaient dans les artères principales d'Oran, Saida, Mostaganem, Naâma entre autres villes.

Sur les banderoles, on pouvait constater les revendications pour "l’institution d’un Etat de droit" et pour "l’unité nationale".

Marcher même en fin d’après-midi

En dépit de l’insupportable canicule, les citoyens du sud restent aussi fidèles à la marche hebdomadaire du vendredi. A l’exemple d’Adrar, Bechar, Tindouf, Ouargla, Djelfa, Laghouat et Ghardaia les marches étaient attendues après la prière de l’Asr. Les manifestants sont rassemblés pour appeler au "changement politique". 

A noter que ces marches se sont déroulées dans le calme au milieu de dispositifs sécuritaires déployés à différents points sensibles des villes afin parier à tout éventuel dérapage.

Point fort entre tous les hirakistes c’est leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction des revendications du Hirak, dont "la garantie de conditions optimales pour organiser les élections présidentielles en toute transparence", appelant  à "la poursuite de la lutte contre la corruption". "La mobilisation n’est pas fini (maranach habssine, ndlr)", scandent les marcheurs un peu partout à travers le pays.

 

 

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