Nucléaire iranien : l'AIEA convoque une réunion d'urgence le 10 juillet

Siège de l'AIEA à Vienne

Une réunion extraordinaire de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se tiendra le 10 juillet sur demande des Etats-Unis pour faire le point sur les dérogations à l'accord nucléaire de 2015 annoncées par l'Iran, a indiqué vendredi un porte-parole de l'agence onusienne.

Le conseil des gouverneurs de l'AIEA, dont le siège se trouve à Vienne, se réunira "mercredi à 14h30", selon ce porte-parole.

Les Etats-Unis, qui se sont désengagés de l'accord de 2015, avaient demandé cette séance spéciale alors que l'Iran a annoncé récemment qu'il mettrait à exécution dès dimanche sa menace d'enrichir l'uranium à un degré prohibé.

La mission diplomatique américaine à Vienne a sollicité cette réunion des représentants des 35 Etats membres du conseil des gouverneurs pour "discuter du dernier rapport du directeur général de l'AIEA" qui a constaté en début de semaine que l'Iran avait dépassé la limite des 300 kilos d'uranium faiblement enrichi.

"Il est essentiel que le directeur général rende compte de manière exhaustive et factuelle des activités de l'Iran - et de toute modification de ces activités -", selon le communiqué américain. L'AIEA est chargée de vérifier que Téhéran s'acquitte de ses engagements pris vis-à-vis de la communauté internationale en juillet 2015 à Vienne à travers l'accord visant à garantir le caractère pacifique de ses activités nucléaires.

En riposte à la décision en mai 2018 du président américain Donald Trump de sortir son pays unilatéralement de ce pacte, et de réimposer des sanctions contre l'Iran, Téhéran a annoncé qu'il comptait se désengager graduellement de ses obligations si les autres Etats encore parties à l'accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l'aident pas à contourner les sanctions et à sortir de l'isolement économique.

En cas de progrès dans les négociations avec les pays signataires, Téhéran n'a pas écarté la possibilité de faire machine arrière et de revenir dans les limites autorisées par le document sur son programme d'activités nucléaires.      

 Depuis leur retrait en mai 2018, les Etats-Unis ont durci les sanctions économiques contre Téhéran et ses dirigeants afin d'imposer une nouvelle révision de ce texte critiqué par l'administration de Trump le qualifiant du "pire accord jamais négocié". 

Ces mesures ont provoqué de fortes tensions dans la région du Golfe faisant craindre un embrasement, alors que la communauté internationale ne cesse d'appeler à la retenue et au calme exhortant les deux pays à privilégier la voie diplomatique pour le règlement de cette crise.  

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