Soudan : le CMT signe l'accord d’entente avec l’Alliance pour la liberté et le changement

Le Conseil militaire de transition (CMT), au pouvoir au Soudan, et les chefs de file de la contestation ont signé samedi la "déclaration constitutionnelle" finalisant un accord historique ouvrant la voie à un transfert du pouvoir aux civils, après des mois de protestations populaires, ont rapporté des médias.

L'accord a été signé par Mohammed Hamdan Daglo, numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l'Alliance pour la Liberté et le Changement (ALC), fer de lance de la contestation, en présence de chefs d'Etats, de Premiers ministres et de dignitaires de plusieurs pays.

Obtenu après d'âpres négociations, l'accord a mis fin à des mois de manifestations, déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain avant de se transformer en contestation du pouvoir du général Omar al-Bachir destitué et arrêté par l'armée le 11 avril .

Le Conseil souverain de transition, qui remplacera le Conseil militaire, sera constitué de six civils issus de l'ALC et de cinq militaires, et sa composition doit être révélée dimanche.

Il doit ensuite confirmer mardi la nomination par l'ALC de l'économiste Abdallah Hamdok, un ex-haut fonctionnaire de l'ONU, au poste de Premier ministre. Le gouvernement sera lui formé le 28 août en majorité par des civils et il rencontrera le Conseil souverain le 1er septembre.

La transition, commencée le 4 août avec le paraphe de la déclaration constitutionnelle, durera trois ans et trois mois et s'achèvera par la tenue d'élections dans ce pays de 40 millions d'habitants dirigé pendant trois décennies par Omar al-Bachir.

Au gouvernement, les ministres de l'Intérieur et de la Défense seront choisis par des membres militaires du Conseil souverain.

Les 300 membres de l'assemblée législative, dont 40% de femmes, seront nommés dans les trois mois suivant la signature de l'accord. Au total, 67% des sièges doivent aller à l'ALC et le reste à des partis, à condition qu'ils ne soient pas liés à l'ex-président.

Plus de 250 personnes ont été tuées lors des troubles au Soudan, notamment dans la dispersion brutale d'un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum qui a fait 127 morts le 3 juin, selon des médecins proches de la contestation.

Les militaires ainsi que les Forces de soutien rapide (RSF), puissante organisation paramilitaire seront placés sous le commandement du chef de l'armée. Les RSF ont été accusées d'avoir mené la dispersion sanglante du 3 juin.

Une fois doté d'un pouvoir civil, le Soudan pourra réintégrer l'UA, dont le pays a été suspendu après la dispersion du sit-in du 3 juin.

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