Mourad Preur : le marché pétrolier est équilibré, mais incertain

L’attaque des installations de brut Saoudiennes a fortement impacté le marché, occasionnant une hausse du prix du baril de plus de 10%. mesurant l’ampleur des dégâts occasionnés, l’expert en énergie, Mourad Preur estime, malgré tout, que le marché mondial est resté «équilibré».

S’exprimant dans l’émission l’Invité de la rédaction, celui-ci note qu’en plus de la déclaration de Trump annonçant le déstockage de réserves Américaines de brut, « l’Arabie saoudite est capable de supporter, dans l’immédiat, le choc avec ses stocks de 35 jours et ses capacité inutilisée de 2 millions de barils/jour ».

Toutefois, nuance l’expert, le recours aux stocks stratégiques et les difficultés de Ryad à remettre en marche ses installations objets d'attaques, va peser sur le marché. «Le marché intègre aujourd’hui cette forte incertitude», affirme-t-il, prédisant qu'une « perte de production va se traduire par une hausse des prix » lesquels devraient à coup sûr « stimuler le gaz de schiste ».  

Le marché national a besoin d’une stabilité de la législation

Revenant sur le marché énergétique national, l’invité de la Chaine 3 déplore, encore une fois, le changement permanent de législation qui, non seulement, fait fuir les leaders pétroliers mondiaux, pénalisant la Sonatrach.

Il plaide en faveur d’une législation stable, ouvrant la voie à une association de cette compagnie avec des partenaires leaders. «La puissance pétrolière de l’Algérie ne doit pas être perçue dans le niveau de ses réserves ou de sa production, mais dans la puissance de Sonatrach », insiste M. Preur qui appelle à au renforcement de cette dernière afin, dit-il, qu’elle puisse monter en puissance et attirer à elle des leaders avec lesquels elle puisse partager les risques.

Contrairement au pessimisme ambiant vis-a-vis des réserves Algériennes de pétrole, l'intervenant se montre optimiste. « Les réserve de l’Algérie, rappelle-t-il, sont estimées à 12 milliards de barils. Rien que celle de Hassi Messaoud, ajoute-t-il, elles sont de l’ordre de 50 milliards de barils et nous n'en avons soutiré que 15% avec un taux de récupération de 26 à 27% » Pour lui, «si on arrive à augmenter les taux de récupération, on en aura pour des décennies de production ». 

National, Energie