Situation en Syrie : l'Algérie réitère au Caire son refus «catégorique» de l'atteinte à la souveraineté des Etats

Ph.DR

L'Algérie a réitéré, ce samedi, dans le cadre de sa participation à une réunion d'urgence convoquée par le Conseil de la Ligue arabe sur les derniers développements survenus en Syrie, son refus «catégorique» de «l'atteinte, en toutes circonstances, à la souveraineté des Etats», exprimant sa «pleine solidarité» avec l'Etat syrien frère.

S'exprimant à l'occasion de cette réunion, le secrétaire général (SG) du ministère des Affaires étrangères, Rachid Beladehane, a affirmé que l'Algérie «a suivi avec une grande préoccupation les évènements graves survenus dans le nord de la Syrie», réitérant «le refus catégorique par l'Algérie de l'atteinte, en toutes circonstances, à la souveraineté des Etats». 

«L'Algérie réaffirme sa pleine solidarité avec la Syrie et réitère son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de ce pays frère», a-t-il soutenu.  Pour le SG du MAE, «le recours à l'option militaire n'a jamais contribué au règlement des crises internationales. Bien au contraire, elle ne fait qu'aggraver la situation et les plus grands perdants, en de telles situations tragiques, demeurent les civils désarmés». 

L'Algérie s'est réjouie du progrès réalisé, dernièrement, après l'accord sur la création du Comité constitutionnel qui a donné une lueur d'espoir afin de faire prévaloir la solution politique, tant prônée «par mon pays depuis le déclenchement de la crise», a affirmé M. Beladehane, déplorant le fait que les derniers développements «nous ont fait reculer de plusieurs pas».

Dans ce cadre, le SG du MAE a réitéré le soutien de l'Algérie aux efforts de l'émissaire onusien en Syrie, l'appelant à «poursuivre ses efforts avec les différentes parties intervenant en Syrie pour rapprocher leurs positions et atteindre l'objectif commun du règlement politique escompté».

L'Algérie «a œuvré, de toutes ses forces, depuis le déclenchement de la crise syrienne, à trouver une solution politique pacifique et consensuelle à même de mettre fin à l'effusion du sang du peuple syrien frère et de répondre à ses aspirations légitimes à la démocratie et à la liberté, en rejetant toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Syrie», a-t-il rappelé. 

Il a regretté que «cette réunion se tient pour l'examen des derniers développements en Syrie, alors que la Syrie est toujours absente de la Ligue», renouvelant son appel pour «le retour de la Syrie à la Ligue Arabe».

«Le règlement de la crise syrienne nous interpelle tous en vue de rassembler nos efforts en tant qu'Arabes afin d'accompagner et d'aider la Syrie à recouvrer sa sécurité et sa stabilité, et d'œuvrer avec dévouement à atténuer les souffrances du peuple syrien frère pour lui permettre de vivre en paix sur ses terres et respecter ses choix».

La Ligue arabe appelle le Conseil de  sécurité à intervenir
Par ailleurs, la Ligue arabe a appelé à la fin de l'agression turque dans le nord-est de la Syrie, demandant au Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir pour mettre fin à l'intervention militaire d'Ankara contre la Syrie et à préserver son intégrité territoriale.

Dans une déclaration finale adoptée à l'issue de cette réunion, la Ligue arabe a appelé à la fin de l'agression turque demandant au Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir pour mettre fin à l'intervention militaire d'Ankara contre la Syrie.

Accusant la Turquie de la propagation du terrorisme après cette agression, la déclaration finale de l'organisation panarabe a souligné la possibilité de mesures coercitives contre la Turquie en réponse à son agression contre la Syrie.

Il s'agit, selon la déclaration, de mesures diplomatiques, économiques, d'investissement et de tourisme qui seront prises contre Ankara.

Intervenant cette occasion, le secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré qu'une nouvelle réunion de la Ligue arabe visant à déclencher des actions coercitives contre la Turquie est envisagée. 

S'agissant du retour de Damas au sein de l'organisation, il a souligné que l'opposition syrienne était l'un des éléments de l'équation syrienne et que la procédure de réintégration de la Syrie est soumise à certaines mesures qui devraient être prises par les autorités de Damas.

Pour sa part, le ministre irakien des Affaires étrangères a affirmé que Baghdad allait bientôt demander officiellement le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.

Un peu plus tôt, Aboul Gheit a déclaré que la Ligue arabe condamnait «l'intervention flagrante de la Turquie en Syrie et la considérait comme une invasion, appelant la communauté internationale à assumer sa responsabilité face à la nouvelle menace turque».

Aboul Gheit a appelé lors de l'ouverture des travaux de cette rencontre à œuvrer en faveur d'une position unifiée sur l'agression turque, appelant Ankara à mettre fin à son agression en Syrie et à retirer ses forces de celle-ci.

APS

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