Examen en Conseil des ministres de la nouvelle loi sur les hydrocarbures : pour le professeur Chems-Eddine Chitour « ce n’est pas le moment ».

La loi de Finance de 2020, celle remaniée concernant les hydrocarbures, la levée des restrictions sur les investissements étrangers et celle relative à la levée de l’interdiction d’importation de véhicules de moins de 3 ans, figurent parmi les points appelés à être examinés, ce dimanche, par la Conseil des ministres.

Commentant, en particulier, la discussions portant sur l’adoption ou non de la nouvelles loi sur les hydrocarbures, le Professeur Chems Eddine Chitour   considère que « n’est pas le moment », ajoutant qu'elle « n’a pas lieu d’être », parce que, commente-t-il, elle engage l’avenir du pays tout entier.

S’exprimant, aujourd’hui, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le directeur du laboratoire de valorisation des hydrocarbure à l'Ecole polytechnique d'Alger explique que l’énergie ne représente qu’un sous-ensemble d’une stratégie globale visant à développer le pays, alors que d'après lui « nous n’en prenons pas le chemin ».

Notant que le déficit financier de l’Algérie se creuse d’année en année, se situant, cette année, autour des 68 à 70 milliards de dollars, l’intervenant observe que, d’ici 2021 à 2022, « nous serions à cours », le prix du baril de brut, prévient-il, ayant peu de chance de regagner des sommets pour permettre de rééquilibrer le budget.

Le Professeur Chitour constate, d'autre part, que si le pays en est arrivé à ces extrémités, c’est parce que, dit-il, il a perdu sa « faculté d’innovation » et de savoir faire, « bradés » à partir des années 80, notamment des suites des importations débridées, au détriment de la production nationale, pour, dit-il, « gagner la paix sociale ».

Pour celui-ci, « il est impossible » d’être financièrement à l’aise, d’ici deux à trois années, avec comme finalité, prévient-il, un « retour au FMI » et ses conséquences de « négation du social ».

Enfonçant le clou, l’invité note que les hommes politiques « ne disent pas la vérité » aux Algériens, notamment en les prévenant que « nous allons droit dans le mur », que l’Etat vit au dessus de ses moyens et que nous avons une mentalité de pays riche, alors qu’on « n’invente rien ».

Commentant, par ailleurs, le projet de levée d’importation de véhicules de moins de 3 années, le professeur Chitour rappelle, qu’alors que le monde va vers une  « neutralité carbone », nous, « nous y allons ».

Tout comme l’erreur relative aux activités de montage de véhicules à demeure, dans lesquelles, rappelle-t-il, sont impliquées « 15 constructeurs », il aurait été préférable, selon lui, lui, d'avoir importé des véhicules en l’état qui auraient couté 1,8 milliards de dollars, au lieu « des 3,5 milliards de dollars ».

La solution aurait consisté, commente-t-il, à mettre « tout à plat », à « définir une stratégie pour savoir où veut-on aller ». L’Algérien, ajoute-t-il, a d’abord besoin d’une politique des transports. Si des nationaux, poursuit-il, possèdent de 6 à 7 millions de véhicule, une grande majorité parmi eux attendent toujours qu’on veuille développer une telle politique. 

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