Document : discours de Bensalah à l'ouverture du 1er sommet Afrique-Russie (Texte intégral)

Le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah a prononcé, jeudi à Sotchi (Russie) un discours à l'ouverture des travaux du 1er sommet Russie-Afrique, dont voici la traduction APS:

"Monsieur le président de la Fédération de Russie, Monsieur le président de la République Arabe d'Egypte, Président de l'Union Africaine (UA) Excellences, Mesdames, Messieurs, Je voudrais, d'abord, exprimer mes remerciements à son excellence le président Vladimir Poutine pour m'avoir permis d'être parmi vous, dans l'accueillante ville de Sotchi, afin de tracer ensemble les contours et les perspectives des relations d'amitié et de coopération entre la Russie amie et les pays africains.

Je voudrais également remercier son excellence le Président Abdelfattah Al-Sissi pour son engagement personnel et actif (en tant que président en exercice de l'UA) pour la tenue de cet important rendez-vous et en faveur du développement des relations entre la Russie et l'Afrique.

Messieurs les présidents de la session, Les relations entre la Russie et l'Afrique sont de longue date et puisent leur authenticité et leur dynamisme de la lutte des peuples africains contre l'oppression coloniale, et du soutien indéfectible et inconditionnel du peuple russe ami aux mouvements de libération africains.

En réalité, notre rencontre aujourd'hui est le couronnement logique d'un riche processus politique dans le cadre du rapprochement et de la coopération entre nos pays, tout au long de ces années.

Cette réalisation commune qui mérité d'être valorisée et mise en avant, qui nous interpellent également quant à l'impératif relance du cadre de cette coopération renouvelée des relations entre la Russie et l'Afrique, d'autant que notre continent s'ouvre à tous ses partenaires étrangers, à travers la mise en place de forums de concertation bilatéraux et multilatéraux dans différents domaines.

Mesdames, Messieurs, Notre réunion constitue, concrètement, un point de départ vers une nouvelle étape qualitative dans nos relations bilatérales.

Voilà pourquoi, j'ai la profonde conviction qu'elle aboutira, immanquablement, à des analyses, des visions communes constructives et de nouvelles orientations prometteuses à la faveur desquelles nous pourront poser les jalons des relations globales futures entre les pays africains et la Russie, des relations que nous voulons fortes, fructueuses et porteuses des aspirations de nos peuples au progrès et à la prospérité.

Dans le sillage de note effort collectif (visant à développer la notion de la coopération Afrique-Russie), la délégation algérienne souhaite apporter sa contribution, à travers les observations et propositions suivantes: Premièrement, les relations privilégiées qui lient la Russie et nombre de pays africains, y compris l'Algérie sont aptes à constituer un exemple à suivre et à avoir un impact positif sur l'ensemble des pays africains.

Mon pays, qui entretient avec la Russie, une bonne relation basée sur le renforcement des intérêts mutuels, estime que le raffermissement de nos relations globales est tributaire d'une forte participation de l'UA à ce processus, d'autant que notre organisation continentale a prouvé, à travers presque une génération, son rôle avant-gardiste, incontournable, dans la contribution aux côtés des pays membres à la consolidation du continent africain et à la promotion de ses relations avec les partenaires étrangers.

L'Algérie est convaincue que l'UA parviendra à trouver sa véritable place dans le processus de coopération ambitieuse à laquelle nous aspirons dans le cadre de la relation Russie-Afrique.

Deuxièmement, au moment où les relations internationales font face à une véritable crise de confiance résultant d'actions unilatérales, il nous appartient d'œuvrer, avec une grande détermination, à préserver et appuyer les règles fondamentales qui sont à même de régir la communauté et les relations internationales et de consolider le système multilatéral, afin de garantir la sécurité et le bien-être des prochaines générations.

Nous considérons que les priorités du partenariat Russie-Afrique escompté doivent tenir compte du besoin incessant d'œuvrer ensemble à conférer davantage d'efficacité à l'activité des pays africains dans le processus de prise de décisions au niveau mondial, notamment à travers la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et une plus large participation des pays africains au sein de cette instance.

Troisièmement, au plan économique, l'Afrique aspire à un rôle pionnier clair en vue de garantir son intégration graduelle dans les échanges commerciaux mondiaux, qui doit se faire à travers l'établissement d'un partenariat économique efficient avec les partenaires étrangers, un partenariat à même de drainer les ressources financières et les moyens technologiques devant garantir une croissance économique durable, qui tient compte des considérations de sécurité écologique et des besoins du développement social.

En matière de formation (y compris la recherche, l'ingénierie et les spécialités techniques et académique), il est nécessaire de trouver de nouveaux mécanismes pour booster cette coopération, notamment dans les secteurs des technologies modernes.

A cet effet, la contribution de la Russie est appréciable et pourrait nous aider à nous tourner vers de nouveaux horizons en matière de coopération.

Les sociétés et entreprises russes sont, sans doute, capables de renforcer cette coopération à travers l'investissement et le lancement de projets communs dans des secteurs prioritaires.

Tels sont, mesdames et messieurs, quelques éléments d'évaluation et la proposition que je voulais porter à votre connaissance.

Je vous remercie pour votre écoute et souhaite, réussite et succès, aux travaux de notre réunion pour être le premier jalon sur la voie de la coopération fructueuse entre la Russie et l'Afrique".

APS

National, Politique