Boukhalfa Yaici à la Radio : des lobbies ont travaillé pour faire échouer le mégaprojet Desertec pour l'énergie solaire

« Il existe des lobbies dans le secteur de l'énergie qui font reculer des programmes à chaque fois que l’Algérie veut avancer », a indiqué M. Boukhalfa Yaici, président du Cluster énergie solaire, expliquant que le programme des énergies renouvelables souffre de lobbies qui, préférant utiliser les moyens traditionnels, focalisent sur les matières fossiles et la gestion classique des énergies, « alors qu’on est à l’époque du numérique et des énergies renouvelables ».

S'exprimant ce matin à l'émission L’invité de la rédaction, de la radio chaine 3, l'expert met l’accent sur l’impératif « d’associer l’efficacité énergétique sur le plan opérationnel des entreprises intervenant dans ce domaine pour répondre à la demande » pour faire avancer le pays.  

 
Fallait-il attendre 30 ans pour avoir les 22 000 mégawatts ?

M. Yaïci estime qu’on n'est pas obligé d’être enfermé dans cette optique de 22 000 mégawatts à l’horizon 2030. On peut commencer par réaliser, selon une courbe progressive, par exemple 300, puis passer à 500, ensuite à 700 et enfin 1000 mégawatts/an pour réaliser le programme escompté en parties avec des taux importants de progression, au lieu d’attendre la réalisation de la totalité sur une longue durée. « Où est-ce qu’on va trouver toutes ces capacités pour réaliser un mégaprojet de 22 000 mégawatts à l’horizon 2030», se demanda-t-il.

L’invité n'hésite pas à évoquer « l’existence de lobbies au sein de l’administration pour contrer les projets des énergies renouvelables », et d'ajouter qu’ils « existent dans les rouages de l’Etat et qui travaillent pour faire retarder le mégaprojet Desertec envisagé il y a dix ans déjà avec les Allemands ».

M. Yaïci déplore, par exemple, la mise en quarantaine du projet de création d’un institut des énergies renouvelables dans le cadre du programme énergétique. Ce projet parrainé par la Sonelgaz est renvoyé aux calendes grecques, « gelé » dans les tiroirs de l'entreprise nationale. « On est allé même jusqu’à abroger le décret de sa création », fait-il savoir.

«  Des actions pareilles, dit-il, sont faites pour vider carrément la consistance du programme énergétique en Algérie». Pire, l’orateur souligne que la rédaction même des décrets est faite « de manière  à les rendre inapplicables ».

 

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